Les relations se tendent entre les Comores et la France. En cause notamment, une arrivée de migrants trop importante au goût des Français à Mayotte. Sur les deux dernières années, la France a reconduit 40 000 Comoriens aux frontières, mais près de la moitié de la population de Mayotte reste de nationalité comorienne. Lundi, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont échangé en visioconférence avec pour objectif d’apaiser les tensions.
Les élus mahorais ne décolèrent pas. En juillet 2019, un accord était signé à Paris pour encadrer les arrivées de migrants comoriens sur l’île française en échange d’une aide au développement de 130 millions d’euros.
Mais un an et demi plus tard, pour Mansour Kamardine, l’accord n’est pas respecté. Le député français en compagnie des autres élus de Mayotte, a boycotté lundi, en signe de protestation, une rencontre destinée à le reconduire.
« Nous avons la certitude que du côté des Comores, ils considèrent l’utilisation de l’immigration clandestine comme une arme de destruction massive de tout développement. Donc on ne se met pas à négocier avec quelqu’un qui nous déclare la guerre. »
Pour l’élu mahorais, la déclaration de guerre a été prononcée par le gouverneur d’Anjouan fin janvier lorsqu’il a appelé ses compatriotes à arriver « par milliers » sur le sol français. Mais le ministre des Affaires étrangères comorien, Doihir Dhoulkamal se désolidarise de ces propos et assure que son gouvernement souhaite réduire l’immigration.
« La position du gouvernement comorien, ce n’est pas le gouverneur d’Anjouan qui la porte. Nous sommes en train de nous équiper en bateaux de surveillances en radars, nous allons former les gens pour qu’ils soient encore plus efficaces sur la surveillance…. Tout cela, ce sont des gages de notre bonne volonté de vouloir stopper ces déplacements. »
Lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a déclaré vouloir « renforcer la gestion concertée » entre la France et les Comores, sur la question des flux migratoires.
Source: Rfi