Les États-Unis ont reconnu la souveraineté pleine et entière du Maroc sur la totalité de son Sahara. Une décision qui va dans la bonne direction.
La décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur la totalité de son Sahara et d’affirmer un soutien sans ambiguïté à l’initiative marocaine d’autonomie n’a laissé personne indifférent. Elle en a surpris certains et en a conforté de nombreux autres dans leur opinion. Partout, elle a fait couler beaucoup d’encre. Elle en a aussi conduit quelques-uns à se faire un sang d’encre.
Stabilité et sécurité
Le poids de cette décision est à lire à l’aune de celui de son auteur : puissance globale, membre permanent du Conseil de sécurité. Il s’agit d’un allié majeur du Maroc, avec lequel des relations stratégiques ont été construites ces vingt dernières années, sous la conduite éclairée de Mohammed VI. Ces relations, ancrées dans l’histoire et tournées vers l’avenir, se sont consolidées au fil des différentes administrations.
Certes, depuis 1991, l’affrontement militaire a cédé la place à la confrontation diplomatique – même si le Polisario n’a pas attendu la décision américaine pour rompre le cessez-le-feu et mener des actions de harcèlement somme toute insignifiantes.
De l’autre côté, celle des autres parties, qui privilégient le statu quo, voire le pourrissement, empêchant l’intégration économique régionale, menaçant la sécurité dans une région instable et faisant fi des conséquences humanitaires en jeu.
Le sens du compromis
C’est à la lumière de ces données qu’il faut apprécier la décision américaine. Et c’est de ce point de vue-là qu’elle se révèle dans sa dimension la plus structurante : elle inaugure un momentum renforcé en faveur d’une solution politique réaliste et durable basée sur le compromis dans le cadre de l’autonomie.
Les États-Unis connaissent bien la genèse et l’évolution du dossier, ses dynamiques et enjeux. D’ailleurs, le cheminement, dont l’initiative d’autonomie est le fruit, est le résultat de consultations approfondies entre le roi et l’administration Clinton. Soumise en concertation avec l’administration Bush, républicaine, elle a ensuite été soutenue par l’administration Obama, démocrate. Ces administrations successives ont toutes apporté leur appui à l’autonomie comme solution à ce différend régional.
Ligne de crédit et accords commerciaux
Au-delà du soutien qu’ils apportent au Maroc à travers des déclarations politiques publiques, les États-Unis lui rendent disponibles, depuis 2015, une ligne financière au profit des provinces du Sahara marocain. De même, les accords commerciaux conclus avec l’Union européenne s’appliquent aux provinces du sud du royaume. Le soutien fort des États-Unis ne surprend donc que l’ignorance et l’amnésie.
Ensuite, les dix-sept dernières résolutions du Conseil de sécurité ont consacré une doctrine claire, en appelant à une « solution politique réaliste, pragmatique et durable », tout en marquant la prééminence des efforts sérieux et crédibles du Maroc pour sortir le dossier de l’impasse.
Pour y parvenir, le Maroc reste fidèle au processus politique mené sous les auspices des Nations unies, sur la base de paramètres clairs, impliquant les véritables parties du différend régional. Et le roi s’y est engagé auprès du secrétaire général des Nations unies, António Guterres.
Il est primordial de souligner que le processus politique n’est pas une fin en soi. C’est un chemin. Ceux qui croient contrarier le Maroc en s’opposant à son initiative d’autonomie ne font que servir une impasse et s’opposent en réalité à la seule promesse d’une solution sans vainqueur ni vaincu, et qui bénéficie d’un élan d’appui international de plus en plus affirmé.
Un package vertueux au service de la paix au Moyen-Orient
Nous en voulons pour preuve les 42 pays qui ont récemment réitéré leur soutien à l’autonomie sous souveraineté marocaine dans le cadre d’une conférence ministérielle à l’initiative du Maroc et des États-Unis. En outre, la décision américaine de rejoindre la vingtaine de pays ayant inauguré des consulats à Laâyoune et Dakhla motivera sans nul doute d’autres nations à leur emboîter très prochainement le pas.
source: Jeune Afrique