Détérioration « considérable » des droits de l’homme dans l’Est de la RDC

La situation des droits de l’homme s’est « considérablement détériorée » entre juillet et décembre 2020 dans l’Est de la République démocratique du Congo, théâtre d’attaques du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), selon un rapport du Bureau des droits de l’Homme de l’ONU publié mardi. « La situation des droits de l’homme s’est considérablement détériorée, les ADF ont continué les attaques contre les populations civiles avec un pic au cours du mois de décembre 2020 dans le secteur de Rwenzori », selon ce rapport du Bureau conjoint des nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH).

Du 1er juillet au 31 décembre 2020, « 313 atteintes aux droits de l’homme ont été documentées par le BCNUDH, ce qui représente une augmentation considérable, 173 atteintes ayant été documentées pendant les six mois précédents », relève le rapport.

Ces atteintes ont fait « au moins 468 victimes civiles d’exécution sommaire (parmi lesquelles 345 hommes, 108 femmes et 15 enfants) » de juillet à décembre 2020, détaille-t-il.

Par ailleurs, le sort de 457 personnes dont 62 femmes et neuf mineurs est à ce jour inconnu, ce qui fonde le BCNUDH à classer ces personnes parmi les cas de disparition forcée jusqu’à preuve du contraire.

Les ADF sont à l’origine des rebelles musulmans ougandais installés dans l’Est de la RDC depuis 1995, opposés au régime de Yoweri Museveni. Ils sont accusés d’être responsables de la mort de plus d’un millier de civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni (au Nord-Kivu) et ses environs.

En juillet 2020, la BCNUDH avait fait état d’une aggravation de la situation des droits de l’homme avec la multiplication des attaques de petits groupes de combattants ADF au-delà des limites administratives de la province du Nord-Kivu.

La dernière attaque d’envergure attribuée à ce groupe armé remonte au 15 janvier. Au moins 46 Pygmées avaient été tués dans le territoire d’Irumu en Ituri tout près de la province voisine du Nord-Kivu (Est).

Depuis le 31 décembre 2021, au moins 71 civils ont été tués par des ADF dans les régions Rwenzori (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri).

Les ADF ne revendiquent jamais ces massacres ciblant des civils. Mais depuis avril 2019, plusieurs de leurs attaques ont été revendiquées par « l’État islamique – Afrique centrale ». Un groupe d’experts missionné par l’ONU n’a pu établir « aucun lien direct entre l’EIIL et les ADF », selon un récent rapport.