C’est un nouveau coup de théâtre en République démocratique du Congo : le chef du gouvernement Sylvestre Ilunga va démissionner. C’est ce qu’indique un communiqué lu par son porte-parole ce jeudi. Jusqu’à la mi-journée, ses proches et sa famille politique continuaient de dire qu’il ne reconnaissait pas la légalité de la procédure et qu’il resterait donc en fonction. Comment explique-t-il ce revirement ?
Sylvestre Ilunga ne s’était pas rendu mercredi à l’Assemblée nationale, mais il avait envoyé une communication écrite. Comme sa formation, le FCC, le Premier ministre disait ne pas reconnaître la compétence du bureau provisoire, appelé bureau d’âge en RDC, à organiser ce contrôle parlementaire.
Sylvestre Ilunga terminait même cette intervention en assurant qu’il serait en revanche à la disposition du bureau définitif de l’Assemblée qui restait encore à élire. « Tout en réaffirmant les observations que j’ai formulées sur la compétence du bureau d’âge, dit par voie de communiqué Sylvestre Ilunga, en tant que républicain, respectueux de la Constitution et des institutions de la République, je me dois de reconnaître la compétence de l’Assemblée nationale à examiner la motion de censure ».
Le poids de 301 signatures
Parmi les points évoqués par le futur ex-chef du gouvernement, il y a les 301 signatures de députés récoltées pour le dépôt de cette motion.
Le deuxième point qui aurait fait changer d’avis le Premier ministre, c’est que « les députés qui composent l’Assemblée et qui ont été élus lors des élections générales de 2018 ont majoritairement voté », écrit encore Sylvestre Ilunga.
Mais ce dernier dit attendre la notification de l’adoption de cette motion pour prendre ses responsabilités, conformément à la Constitution. Selon la la loi fondamentale, il n’a que 24 heures après la motion pour présenter sa démission au président de la République. Les proches du Premier ministre insistent sur le fait que ce dernier est resté cohérent dans son positionnement et dans sa démarche : « il ne démissionnera pas de lui-même », dit l’un de ses conseillers. En clair, il attend être saisi par le bureau définitif de l’Assemblée nationale, précise notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi.
Entretemps, il continuera d’assumer les affaires courantes, ajoutent certains de ses collaborateurs.
Du côté du FCC de Joseph Kabila, on apprécie ce qu’on appelle « la fidélité » de Sylvestre Ilunga Ilunkamba. « Nous devons absolument refuser de rentrer dans la dictature. Tout le monde n’a pas sorti toutes ses cartes, attention », met en garde un membre de la cellule de crise mise sur pied par Joseph Kabila.
Source: Rfi