À 72 heures de la présidentielle lors de laquelle il défiera Yoweri Museveni, Bobi Wine achève une campagne rocambolesque marquée par plusieurs arrestations, des dizaines de morts et une plainte devant la CPI.
Un simple changement de couvre-chef peut parfois résumer à lui seul une campagne. En troquant son traditionnel béret rouge pour un casque en kevlar assorti d’un gilet pare-balles, Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, a voulu faire passer un message : ce qui devait être une bataille électorale – certes inégale et, pour beaucoup d’observateurs, perdue d’avance – est devenue un combat où tous les coups sont permis. « Je m’attends à recevoir une balle à n’importe quel moment », explique-t-il ainsi lorsqu’on l’interroge sur son nouvel attirail.
Ces deux derniers mois passés sur les routes ougandaises suffisent à comprendre cet « ajustement » vestimentaire. Depuis l’officialisation de sa candidature à l’élection présidentielle du 14 janvier, le chanteur a de fait pris l’habitude d’échanges musclés avec les forces de l’ordre.
Mauvais remake
Le 3 novembre, Bobi Wine n’est officiellement investi candidat de la National Unity Platform (NUP) que depuis quelques minutes lorsqu’il est violemment extrait de sa voiture et gazé par des officiers de police. Brièvement arrêté, il sera ensuite relâché et ramené à son domicile de Kampala.