Si la si redoutée attaque de Bangui par les groupes armés coalisés – et soutenus par François Bozizé – n’a finalement pas eu lieu, lors du scrutin du 27 décembre, la capitale centrafricaine peine à retrouver la sérénité, alors que les résultats de la présidentielle ne sont toujours pas connus.
Les moto-taxis vont et viennent dans un intense ballet. Sur les bords de la route qui relie Bangui à Boali, sur laquelle s’écoule une circulation dense, les petits commerçants ont réinstallé leurs étals. Les enceintes d’un des maquis tout proche crachent les rythmes sensuels de « Mbi Yé Mo » (« Je t’aime » en sango), le tube d’Izy et d’Ozaguin sorti il y a près d’un an mais qui continue, ici, de figurer dans le haut de la liste des playlist. On pourrait croire que l’après-midi est ordinaire dans la commune de Bégoua, au nord de la capitale centrafricaine. Mais l’apparente banalité cache mal l’inquiétude des habitants de ce faubourg de Bangui.
Affrontements entre pro-Bozizé et garde présidentielle
Ici même, dans ce quartier que les Banguissois appellent le « PK12 », de violents affrontements ont opposé, le 24 décembre, des membres de la garde présidentielle de Faustin-Archange Touadéra à des hommes de la sécurité de l’ancien président, François Bozizé. La résidence de l’ancien président, chassé du pouvoir en 2013 par une partie des groupes armés auxquels il a apporté son soutien à la veille de la présidentielle, a été partiellement incendiée.