Dans le territoire de Djugu, province de l’Ituri, les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) sèment toujours la terreur. Ce mouvement, qui est aujourd’hui parmi les plus violents, s’est scindé en plusieurs petits groupes s’illustrant par des tueries, des actes de harcèlement et d’extorsion. À Roe, la population locale fuit les villages et se rapprochent de la base de la Monusco, espérant plus de sécurité.
Le visage fermé, les habits en lambeaux, Vianga est parmi les déplacés de Roe. Il y a quelques jours, il ne s’imaginait pas se retrouver dans ces conditions et sur cette colline avec des milliers d’autres personnes venues de plusieurs villages de la région.
Alerté par des voisins à l’arrivée de ces hommes armés, Vianga n’a même pas eu le temps de rassembler quelques effets. Lui, sa femme et ses huit enfants ont quitté nuitamment le village. « Je viens de Tsi, près du lac Albert. J’ai fui les violences armées, j’ai fui la guerre. C’est pour cela que je suis ici avec mes enfants. J’ai beaucoup d’enfants dans cette cabane. J’ai été chassé. Après quatre jours, me voici ici », raconte Vianga.
Il a suivi plusieurs autres déplacés. Ils n’avaient pas beaucoup de choix, et ils se retrouvent ici. « Nous allons rester ici, près de la Monusco. C’est ici qu’il y a la sécurité. Je ne quitterai pas ici. La sécurité, c’est ici », dit-il.
Des conditions de vie difficiles
Les personnes déplacées qui sont ici vivent difficilement. Certains s’adonnent aux travaux de champ juste aux abords du camp, mais là encore, c’est à leur risque et péril. Mariam a six enfants. « Nous sommes des victimes de cette situation, même quand nous allons au champ nous sommes violées. Nous ne pouvons pas trouver à manger pour nos enfants. Nous n’avons pas de solution pour nourrir nos enfants. Nous manquons de tout ici », se désole Mariam.
Ici, les besoins sont nombreux. La situation des enfants inquiète particulièrement. Dans les allées du camp, entre les cases qui se suivent, fillettes et garçons courent dans tous les sens. Ils n’ont pas d’autres occupations.
Parmi eux, il y a le petit garçon de Victor. « Mon cœur souffre. Je ne peux même pas envoyer mes enfants à l’école. Je n’ai vraiment pas les moyens. Ce que je demande au président, c’est qu’il fasse de son mieux pour que les violences s’arrêtent et nous serons heureux », espère Victor.
Pour renforcer la lutte contre ces groupes armés, Félix Tshisekedi a annoncé qu’il va reformer le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Il reste à élaborer un plan d’action crédible et trouver les moyens.
Source: Rfi