Réouverture des frontières du Nigeria: des restrictions demeurent

Jean-Luc Aplogan/RFI Environ 500 camions sont bloqués à la frontière entre le Nigeria et le Bénin, à Sèmè-Kraké, depuis le 20 août 2019.

Le Nigeria rouvre partiellement ses frontières terrestres après quasiment une année et demie de fermeture. Une décision destinée à l’époque à lutter contre la contrebande et à encourager la production locale nigériane.

Cette réouverture est une décision surprise, comme l’avait d’ailleurs été l’annonce de la fermeture des frontières en août 2019. L’isolement commercial ordonné de manière unilatérale, sans concertation, n’avait pas été apprécié par les pays voisins du Nigeria frappés par la mesure. C’est un sujet qui revenait sur le tapis, souvent en coulisse, à chaque rencontre des dirigeants de la région.

Abuja ne pouvait donc pas garder indéfiniment ses frontières fermées. Cette réouverture n’est pas non plus un cadeau de Noël. Elle intervient quelques jours avant l’entrée en vigueur de la Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale africaine, le 1er janvier. Le Nigeria a ratifié il y a quelques semaines le texte fondateur de ce grand marché.

De plus, les bénéfices de cette fermeture ont été en réalité très minces. D’où d’ailleurs une réouverture qui n’est que partielle. La commercialisation transfrontalière des produits comme le riz et le poulet, par exemple, reste interdite. Le seul bénéfice de la mesure a été de freiner les importations, notamment via le port de Cotonou au Bénin, comme le riz et le carburant, qui visaient le marché nigérian. Mais pour l’instant, l’industrie agro-alimentaire et les raffineries de pétrole n’ont pas amélioré leurs performances.

  Source: Rfi