Présidentielle en Centrafrique : François Bozizé “accepte” l’invalidation de sa candidature

© Camille Laffont, AFP Ferdinand-Alexandre Nguendet (à gauche) et l'ancien président François Bozizé (au centre) lors d'un rassemblement du COD2020, la plateforme de l'opposition en Centrafrique, à Bangui, le 24 novembre 2020.

L’ancien chef de l’État centrafricain a déclaré mardi avoir accepté de se “plier sans réserve au verdict de la Cour constitutionnelle” et appelle l’opposition à s’unir pour battre le président sortant, Faustin Archange Touadéra à la présidentielle du 27 décembre. François Bozizé, poursuivi par la justice et sous sanction de l’ONU, avait été été exclu du scrutin le 3 décembre.

L’ancien chef de l’État centrafricain François Bozizé a annoncé mardi 15 décembre qu’il acceptait l’invalidation de sa candidature à la présidentielle du 27 décembre, demandant à l’opposition de s’unir derrière un candidat unique pour battre le président sortant Faustin Archange Touadéra.

Revenu en Centrafrique en décembre 2019 après sept années d’exil, François Bozizé apparaissait comme le principal challenger du président Faustin Archange Touadéra, élu en 2016, et qui brigue un second mandat face à une opposition dispersée.

Visé par un mandat d’arrêt délivré par la justice centrafricaine après sa chute en 2013 et placé sous sanction de l’ONU en 2014, François Bozizé a été exclu du scrutin par la Cour constitutionnelle qui a invalidé sa candidature le 3 décembre au motif qu’il est poursuivi pour des crimes présumés.

 Soutien aux antibalaka

Depuis son exil, ce dernier était accusé, notamment par l’ONU, d’avoir organisé une contre-insurrection menée par des milices essentiellement chrétiennes et animistes, les antibalaka. En 2014, les Nations unies avaient fait geler ses avoirs à l’étranger et lui avaient interdit de voyager, au motif qu’il avait “soutenu” depuis son exil des milices coupables, selon l’ONU, de “crimes de guerre et crimes contre l’Humanité”.

François Bozizé a déclaré mardi avoir accepté de se “plier sans réserve au verdict de la Cour constitutionnelle” actant son invalidation. “Même si nous savons tous dans quelles conditions il a été arraché” a-t-il ajouté dans un communiqué, confirmé auprès de l’AFP par Séverin Vélé Faimandi, porte-parole du KNK, le parti de François Bozizé.

François Bozizé a également appelé les leaders de la COD 2020, la plateforme regroupant les partis d’opposition dont il est le président en exercice, à désigner “au sein de notre coalition un candidat unique de consensus, choisi en raison de ce qu’il dispose de la base électorale la plus étendue et de moyens financiers conséquents disponibles”.

La président sortant opposé à 16 candidats 

La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013. Les affrontements entre Séléka et milices chrétiennes et animistes “antibalaka” ont fait des milliers de morts entre 2013 et 2014.

 Depuis, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, où les groupes armés se disputent le contrôle des ressources du pays, bétail et minerai principalement, tout en perpétrant régulièrement des exactions contre les populations civiles.

Le premier tour des élections présidentielle et législatives se tiendront le 27 décembre dans un pays occupé aux deux tiers par des groupes armés.

Le chef de l’État sortant Faustin Archange Touadéra fait figure de favori et sera opposé à 16 autres candidats, parmi lesquels Catherine Samba-Panza, chef d’État de transition entre 2014 et 2016, ou bien encore Martin Ziguélé et Anicet-Georges Dologuélé, tous deux anciens premiers ministres.

 

  Source: France 24