RDC: premières tensions entre partisans de l’ex-chef de l’État Kabila et du président Tshikedi

AP - Jerome Delay Le président congolais Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, le 24 janvier 2019 à Kinshasa.

La tension entre le FCC de Joseph Kabila et CACH de Félix Tshisekedi ne retombe pas. Ce lundi 7 décembre, les partisans de chaque camp se sont affrontés aux abords du Palais du peuple, siège du Parlement, au lendemain du discours du président de la République annonçant la fin de la coalition au pouvoir et la désignation d’un informateur censé identifier la nouvelle majorité. Les fidèles de Félix Tshisekedi étaient venus également mettre la pression sur la présidente de l’Assemblée nationale pour qu’elle ne dirige plus les plénières, elle qui est visée par une pétition réclamant sa démission.

Dès la matinée, les militants de l’UDPS et ceux du PPRD, le parti de Joseph Kabila, se rassemblent aux alentours du siège du Parlement. Les pro-Tshisekedi chantent contre l’ancien président Joseph Kabila alors que, de l’autre côté, des jeunes brandissent de banderoles en soutien à Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale. Rapidement, les esprits s’échauffent. Les jets de pierre commencent.

Moins nombreux, les militants du PPRD se retirent. Et en dépit du renforcement du dispositif sécuritaire, les pro-Tshisekedi tentent d’envahir le Palais du peuple. Ils seront stoppés par les gaz lacrymogènes de la police.

Plénière empêchée à l’Assemblée

Pendant ce temps, à l’intérieur de l’hémicycle, les élus proches de Félix Tshisekedi montent sur l’estrade et renversent chaises, tables, pupitres et autres meubles pour empêcher la tenue de la plénière. Selon eux, Jeanine Mabunda ne peut plus diriger une plénière de l’Assemblée nationale parce que ciblée par une pétition visant sa déchéance. Pendant ce temps, les députés fidèles à Joseph Kabila quittent la salle.

« Pourquoi cassent-ils ? interroge Didi Manara, président du groupe parlementaire du PPRD. Ils déchirent même les listes de présence. Ils ont peur de quoi ? Ils disent que la majorité du FCC s’est effritée. Nous disons : “Non !” »

Finalement, la séance est renvoyée à une date ultérieure. Les élus UDPS promettent de s’interposer chaque fois que Jeanine Mabunda se tiendra devant eux en qualité de présidente de l’Assemblée nationale. 

 

  Source: Rfi