Le Garde des Sceaux français Eric Dupond-Moretti a signé avec son homologue marocain un accord portant sur « la protection des mineurs non accompagnés ». Mais c’est aussi la relation franco-marocaine qu’il est venu raviver.
Côté cour, la visite du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti à Rabat ces 6 et 7 décembre a porté essentiellement sur « la protection des mineurs non accompagnés », sujet de crispation depuis plusieurs années entre le royaume et l’Hexagone.
Ne parlant le plus souvent pas français, parfois accros à la « colle », le cas de ces jeunes migrants marocains livrés à eux-mêmes, fréquemment impliqués dans des affaires de vols et d’agressions, est devenu un phénomène de société de ce côté-ci de la Méditerranée. Et un enjeu de sécurité pour les autorités françaises. À Rennes et à Bordeaux notamment, la hausse de la délinquance cet été avait largement été mise sur le compte de ces bandes de jeunes mineurs marocains.
Coopération
Le ministre français de la Justice a donc signé avec son homologue marocain Mohamed Benabdelkader ce lundi un accord bilatéral portant sur cette question épineuse des mineurs marocains isolés en France. Ce texte, dit « déclaration d’intention », doit ouvrir la voie à une coopération mutuelle entre départements et magistrats. « Il s’agit notamment d’identifier ces mineurs en vue d’un [probable] rapatriement », a souligné Eric Dupond-Moretti lors de son allocution.
Une petite victoire du Garde des Sceaux, dont c’est la première venue officielle au Maroc (et hors de France) depuis sa nomination à ce poste. Eric Dupond-Moretti — qui a été un temps l’avocat du roi Mohammed VI — a tenu à préciser que « la coopération marocaine a permis aux autorités françaises de constater que nombre de ceux qui se déclaraient mineurs étaient en fait majeurs et que les ressortissants marocains, contrairement à ce qui est parfois avancé à tort, n’étaient pas les plus nombreux ».
Souece:Jeune Afrique