Grève des médecins tunisiens pour une réforme profonde du système de santé

AFP - FETHI BELAID Des médecins tunisiens lors de la première mobilisation demandant la démission du ministre de la Santé après la mort d'un jeune médecin à l’hôpital, le 4 décembre 2020 à Tunis.

Ce mardi 8 décembre est décrété journée de colère par les médecins en Tunisie. Seul le service minimum devrait être assuré dans les hôpitaux publics du pays. Le conseil de l’ordre des médecins appelle à une réforme profonde d’un système de santé aujourd’hui délétère.

La mort accidentelle la semaine dernière, dans l’ouest du pays, d’un jeune médecin qui a chuté dans une cage d’ascenseur fut le déclencheur d’un mouvement qui a gagné tout le territoire. Les personnels soignants, médecins en tête, réclament d’urgence la mise en place d’une instance de sauvetage de l’hôpital public, une augmentation significative du budget du ministère de la Santé et une lutte sans merci contre la mauvaise gestion et la corruption dans le secteur.

Les médecins veulent des actions fortes

Le ministre a bien procédé à une série de limogeages de responsables hospitaliers après le drame de Jendouba. Mais c’est insuffisant selon les médecins dont l’outil de travail ne cesse de se détériorer. L’accent mis sur le secteur privé, le manque d’investissement dans le public et l’impunité des mauvais gestionnaires ont entraîné les hôpitaux dans une décadence continue.

Les budgets 2021, dont celui de la santé, sont en discussion au Parlement et les praticiens demandent davantage que les 5% d’augmentation prévue.

 La classe politique ne se prive pas de vanter la qualité des professionnels du secteur depuis l’arrivée de la pandémie au printemps.Mais leurs conditions de travail ne se sont pas améliorées depuis le début de la crise. Des clichés de services d’urgence délabrés, de matériel médical hors d’âge ou d’ambulances en panne émergent régulièrement dans les médias du pays.

Nombre de professionnels paramédicaux, de laboratoires et de pharmaciens ont prévu de se joindre au mouvement, sur la capitale ou en régions, afin de créer un électrochoc pour sauver l’hôpital public.

 

  Source: RFi