Covid-19 au Kenya: mis à rude épreuve, le personnel médical menace de faire grève

AP - Brian Inganga Un soignant auprès d'un malade du Covid-19 dans une unité de soins intensifs d'un centre de traitement et d'isolation à Machakos, au sud de Nairobi, le 3 novembre 2020.

Lundi 30 novembre, les syndicats avaient appelé à un arrêt de travail, estimant que le gouvernement ne protégeait pas suffisamment les professionnels du secteur contre le Covid-19. Ils réclament plus de moyens, des primes supplémentaires et une meilleure couverture sociale. Finalement, ce dimanche soir 6 décembre, à quelques heures du début de la grève, les syndicats ont suspendu le mot d’ordre. 

Les syndicats ont décidé de laisser une dernière chance au dialogue. Ce dimanche soir, ils ont suspendu leur grève pour 14 jours, avertissant que si leurs revendications n’étaient pas entendues, l’arrêt de travail débuterait le 21 décembre.

Ce mouvement de colère tombe à un bien mauvais moment pour le Kenya. Alors que la barre des 1 500 morts vient d’être franchie, le nombre quotidien de malades a battu des records fin novembre. Plus d’un millier de personnes sont hospitalisées et mettent à mal les capacités du Kenya. S’ajoute l’approche de Noël et ses traditionnels mouvements de population.

Mais pour les syndicats, le prix à payer est déjà trop élevé. Déjà 10 médecins spécialisés et plus de 30 infirmiers ont été tués par le Covid-19.

 Le gouvernement lâche du lest

Les salariés exigent que le gouvernement engage 10 000 agents de santé, prévoit des stocks d’équipements de protection, une assurance tous risques et des primes pour ceux qui sont en première ligne.

Ce jeudi, les autorités ont lâché du lest. Les ministres du Travail et de la Santé ont promis ensemble que les demandes seraient satisfaites. Le gouvernement a ordonné à l’agence du matériel médical de distribuer 30 millions de dollars d’équipements de protection. Il s’est engagé à fournir une assurance tous risques aux agents les plus exposés et 63 millions de dollars ont été provisionnés.

Cependant, les promesses tardent à se concrétiser et les syndicats maintiennent la pression. Ils comptent notamment sur deux réunions mercredi et jeudi, devant l’Assemblée et le Sénat, pour trouver une solution définitive et mettre fin à la crise.

 

  Source: RFi