Après un rapide délibéré, la cour d’assises anti-terroriste de Bamako a reconnu, mercredi 28 octobre, le Mauritanien Fawaz Ould Ahmed, alias « Ibrahim 10 », coupable d’appartenance à un groupe jihadiste, d’homicide en lien avec une entreprise terroriste et de financement du terrorisme. Lui et son co-prévenu, Sadou Chaka, sont condamnés à la peine de mort ainsi qu’à 10 millions de francs CFA d’amende pour les attentats du restaurant la Terrasse et de l’hôtel Radisson Blu de Bamako. Ces deux attaques avaient coûté la vie à 25 personnes, ainsi qu’à deux assaillants.
Durant les neuf heures d’audience de ce deuxième jour de procès, Fawaz Ould Ahmed alias « Ibrahim 10 », n’a montré aucun remord. À la barre, il a détaillé la planification de l’attentat du Radisson Blu. Pour celui du restaurant la Terrasse, où il tua cinq personnes, Fawaz Ould Ahmed a déclaré l’avoir commis pour venger le prophète à la suite la publication des caricatures par Charlie Hebdo.
« Qui sommes-nous pour nous croire investit de la défense de Dieu et du prophète ? », lui a demandé un avocat des parties civiles dans sa plaidoirie.
L’avocat d’«Ibrahim 10» annonce un pourvoi en cassation et demande plus de clémence
La cour, en condamnant Fawaz Ould Ahmed et son co-accusé Sadou Chaka, à la peine de mort, a tranché la question. Ce qui satisfait entièrement Me Mamari Diarra, un autre avocat des parties civiles : « Ça permet déjà aux victimes de savoir qu’il y a un État derrière et qui est prêt à sévir chaque fois que la loi pénale est violée, et chaque fois que leurs droits, les droits de l’Homme, sont vraiment violés. »
Fawaz Ould Ahmed a, durant sa dernière prise de parole, demandé pardon aux victimes maliennes et de confession musulmane. Pour cela, Me Amadou Dioroba Diallo, avocat de la défense, a demandé plus de clémence : « Notre demande en pourvoi en cassation, ce sera tout juste de demander l’application de la loi uniforme. Cette loi prévoit la perpétuité, et non la peine de mort. »
Depuis 1980, il existe justement un moratoire sur la question de la peine capitale. Celle-ci n’est plus appliquée au Mali.
Source : rfi