Il se présentait pour la sixième fois au scrutin présidentiel. Le pasteur anglican Wavel Ramkalawan a remporté, dimanche 25 octobre, dès le premier tour la présidentielle aux Seychelles, signant une victoire historique pour l’opposition dans un pays où tous les chefs d’Etat étaient issus de l’ex-parti unique depuis plus de quarante ans.
Candidat de Linyon Demokratik Seselwa (LDS, Union démocratique seychelloise), M. Ramkalawan a rassemblé 54,9 % des voix, contre 43,5 % pour le président sortant, Danny Faure, et devient le cinquième président des Seychelles. « J’ai le plaisir d’annoncer que Wavel Ramkalawan a remporté l’élection présidentielle et de lui remettre son certificat », a déclaré dimanche Danny Lucas, le président de la commission électorale. Le troisième candidat au scrutin, Alain St. Ange, a recueilli 1,6 % des suffrages.
L’opposition remporte également les élections législatives, organisées en même temps que la présidentielle de jeudi à samedi, la LDS ayant obtenu à elle seule 25 sièges, soit les deux tiers du Parlement.
« Réconcilier notre peuple pour aller de l’avant »
En 2015, Wavel Ramkalawan, prêtre anglican de 59 ans, avait été battu de 193 voix seulement par le président sortant James Michel. Ce dernier avait démissionné en 2016 et laissé sa place à Danny Faure, son vice-président, qui a terminé son mandat. Avant même l’annonce des résultats officiels, les partisans de M. Ramkalawan avaient commencé à célébrer la victoire de leur candidat dans les rues de Victoria, la capitale, située sur l’île de Mahé.
Danny Faure a reconnu sa défaite et souhaité « bonne chance » au nouveau président. M. Ramkalawan a appelé à l’union nationale dans un pays dont l’économie, largement dépendante du tourisme, a été durement touchée par la pandémie de Covid-19, qui a fait s’effondrer le nombre de touristes et la valeur de la monnaie. « Il est important de trouver comment on pourrait réconcilier notre peuple pour aller de l’avant », a déclaré le nouveau président seychellois. Wavel Ramkalawan devrait prêter serment lundi à la présidence, après avoir rencontré son prédécesseur pour organiser cette passation de pouvoir inédite.
Source : Le Monde