Devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, le général François Lecointre a insisté sur le caractère « terroriste » des insurgés islamistes au Mali, répondant ainsi aux propos tenus par l’ex-otage Sophie Pétronin.
« Les soldats français n’auraient jamais l’idée de prendre des otages pour obtenir la libération de prisonniers français. » C’est la réponse forte qu’a tenu à apporter le chef d’état-major des armées françaises à Sophie Pétronin ce mercredi. Devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, le patron de l’armée française, François Lecointre, a réagi aux propos de l’ex-otage, retenue pendant près de quatre ans au Mali.
Au micro de RFI, elle avait qualifié les insurgés islamistes de « groupes d’opposition armées au régime » de Bamako. Une qualification que ne partage pas le chef de l’armée française : « L’adversaire n’est pas un groupe armé comme un autre, qui serait un groupe armé d’opposition au régime malien. Il s’agit bien d’une organisation terroriste, internationale, de groupes terroristes qui ont fait allégeance à al-Qaïda et dont l’objectif est un objectif qui contrevient directement à la sécurité des Français, à l’étranger et sur le territoire national. Et un groupe terroriste qui par ailleurs a des modes d’action qui sont très clairement des modes d’action terroristes. Et donc, on ne peut absolument pas imaginer que ce groupe terroriste puisse être désigné comme un groupe armé d’opposition au régime malien », a-t-il déclaré en évoquant le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Une rhétorique qui « fausse » la vision que l’on doit avoir du conflit au Sahel, selon le général François Lecointre. « De la même façon, on ne peut pas appeler ces personnes “des militaires” et imaginer qu’ils peuvent être comparés aux militaires français. Les militaires français sont des soldats d’une armée régulière, qui se battent dans le respect du droit international, dans le respect du droit de la guerre, en maîtrisant leur violence, et qui en permanence, au-delà de la mission qu’ils ont reçue, par une éthique particulièrement exigeante », estime-t-il.