Le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), est arrivé dimanche au Mali pour une visite officielle, cinq jours après la levée des sanctions ouest-africaines.
Au lendemain de la formation d’un gouvernement de transition le 5 octobre, l’organisation régionale a levé les sanctions, comprenant un embargo commercial et financier, imposées au Mali le 20 août, deux jours après le putsch qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta.
Nana Akufo-Addo a été accueilli à sa descente d’avion par le président de transition Bah Ndaw, un colonel à la retraite, avec lequel il devait ensuite s’entretenir.
Il doit également rencontrer le vice-président de transition, qui n’est autre que le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, puis le Premier ministre Moctar Ouane, ancien ministre des Affaires étrangères et diplomate de carrière.
Des colonels à des postes stratégiques
Les colonels qui ont renversé IBK se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d’une période de transition d’une durée maximale de 18 mois.
« Notre pays doit renouer avec la pleine légalité constitutionnelle, avec un président de la République élu dans les délais prescrits, et si possible avant », a déclaré vendredi Bah Ndaw, lisant sa lettre de mission au gouvernement de transition à l’ouverture de son premier Conseil des ministres.
Le gouvernement de Moctar Ouane compte 25 ministres, dont quatre colonels à des postes stratégiques : la Défense, la Sécurité, l’Administration territoriale et la Réconciliation nationale.
La dissolution de la junte toujours demandée
La Cedeao a levé ses sanctions après avoir obtenu satisfaction sur plusieurs de ses exigences : la désignation d’un président et d’un Premier ministre de transition civils et la renonciation par la junte à la possibilité pour le vice-président, le colonel Goïta, de remplacer le président en cas d’empêchement.
Le colonel Goïta a annoncé le lendemain, mercredi, la libération des onze personnalités civiles et militaires arrêtées lors du coup d’État, dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, satisfaisant à une autre demande de l’organisation régionale. Les pays ouest-africains attendent encore une mesure de taille : la dissolution de la junte.
Source : Jeune Afrique