Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok affirme avoir réuni les fonds pour compenser les victimes des attentats de 1998. En échange, il demande que Washington retire le pays de la liste des États sponsorisant le terrorisme. Mais il n’y a toujours pas d’accord signé.
En 1998, des attaques terroristes contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie ont fait des dizaines de morts. La justice américaine a conclu à la complicité de Khartoum à l’époque. Aujourd’hui, les Soudanais disent avoir l’argent pour dédommager les proches des victimes.
Pour Abdallah Hamdok, il ne manque plus qu’un point avant un accord définitif : que le Congrès américain vote la loi bloquant toute poursuite judiciaire ultérieure contre le Soudan. En clair, que le pays récupère son immunité. En attendant, Khartoum aurait réuni les fonds destinés aux victimes, soit 335 millions de dollars, selon plusieurs sources.
Plusieurs obstacles avant un accord
Mais avant de voter ce texte, chaque camp aurait d’autres exigences. Le Soudan souhaiterait que les Américains leur accordent 10 milliards de dollars d’aides sur plusieurs années afin de soutenir son économie. Il souhaiterait également être retiré de la liste des États sponsorisant le terrorisme aussi vite que possible. Or, selon certains analystes, les Américains pourraient au préalable exiger que le Soudan normalise ses relations avec Israël.
Les États-Unis souhaitent en effet que le Soudan se rapproche de l’État hébreu, tout comme Bahreïn et les Émirats il y a quelques semaines. Ce qui permettrait à l’administration Trump de marquer des points avant l’élection de novembre. Un nouveau round de négociations sur la question vient de se terminer à Abu Dhabi sur un échec.
Il reste donc des obstacles sur la route, d’autant que certains élus du Congrès refusent de voter l’accord parce qu’il n’inclut pas les victimes des attentats du 11 septembre 2001.
La presse américaine parle donc d’une autre piste : le département d’État réfléchirait à retirer le Soudan de la fameuse liste. L’argent pour les victimes serait alors mis sur un compte bloqué en attendant que le Congrès vote le texte. La fin des sanctions pourrait assouplir la position de Khartoum vis-à-vis d’Israël.
Source : rfi