En Namibie, le parti au pouvoir, l’Organisation du peuple du Sud-ouest africain (SWAPO) se dit insatisfaite de son bilan depuis 20 ans à la tête du pays. Exercice presque rarissime en Afrique !
L’Organisation du peuple du Sud-ouest africain (SWAPO) à l‘école de l’introspection. C’est peu dire de la réunion organisée le 25 juillet dernier à Windhoek par le parti au pouvoir en Namibie afin de faire un bilan de la présidentielle de novembre dernier.
Bien que réélu, Hage Geingob, qui dirigeait les travaux de cette réunion, n’a obtenu que 56,3 % des suffrages contre les 86 % de 2014. C’est le plus faible score obtenu par la SWAPO depuis les élections de 1988.
Indépendant en mars 1990, le pays a connu trois présidnets : Sam Nujoma (1990-2005), Hifikepunye Pohamba (2005-2015) et Hage Geingob, tous issus de la SWAPO.
Et malgré d’inestimables potentialités réparties sur les 825 418 km² de l‘État d’Afrique australe, les quelque 2,6 millions de Namibiens broient du noir. Tant le taux de chômage estimé à plus de 25 % peine à chuter. Et tend même à grimper davantage, d’après des prédictions d’analystes.
Pour ne rien arranger, les inégalités ici sont telles que les embellies économiques (comme la croissance économique de plus de 5 % entre 2010 et 2015) n’ont jamais été inclusives en ne profitant qu‘à la minorité blanche (environ 6 % de la population). Des hypothèques que la SWAPO n’a pu faire sauter en 20 ans de pouvoir.
Si la SWAPO a pu reconnaître les erreurs de sa gouvernance, il reste à présent le grand défi de leur correction pour faire face à la montée en puissance des opposants tels que le dissident Panduleni Itula qui a obtenu 30 % des suffrages à la présidentielle de novembre 2019.
Mais le parti de gauche namibien est loin de battre le record de longevité au pouvoir en Afrique. Un continent où certains partis sont à la tête de leurs pays depuis plus de 50 ans, parfois de manière pas trop démocratique. Et sans pour autant s’aviser de faire une quelconque auto évaluation.
Source : africanews