Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme demandent la libération et l’évacuation sanitaire de l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, condamné à 20 ans de prison en 2018 et hospitalisé depuis deux semaines.
La marche pacifique prévue ce jeudi à Brazzaville en soutien au général Mokoko pour réclamer son évacuation sanitaire n’aura pas lieu. La préfecture de Brazzaville a décidé de l’interdire, invoquant le « risque de propagation » toujours « élevé » de la Covid-19.
Un argument « fallacieux », selon la plateforme de la société civile à l’initiative de cette marche, dans la mesure où elle s’était engagée à respecter les mesures barrières en vigueur dans le pays.
Joe Ebina Washington, président de cette plateforme de la société civile, FULD, accuse les autorités d’instrumentaliser la pandémie de coronavirus pour restreindre les droits et libertés. « Nous considérons que cette réponse est infondée, parce qu’il y a dans Brazzaville des activités qui sont menées, dénonce-t-il au micro de Florence Morice. Il y a des marchés publics où il y a un grand nombre de personnes qui sont en activité, il y a des transports municipaux où les gens sont entassés à l’intérieur. Donc je crois simplement que la pandémie de Covid-19 peut aussi être un prétexte pour certains régimes en Afrique pour enfreindre les libertés. Les autorités de Brazzaville ont précisé à la population qu’il était autorisé d’avoir 50 personnes en mouvement. Donc, pour nous, ce n’était pas un problème d’avoir une grande masse, mais simplement d’exprimer avec moins de 50 personnes ou 50 personnes ou plus, l’expression de notre soutien à une situation que nous considérons comme étant alarmante. Pour nous, c’est une idée humanitaire et sociale, c’est un droit à la vie, le droit à la vie du général Mokoko qui aujourd’hui est mourant tout simplement parce qu’au Congo, nous considérons qu’il ne reçoit pas les soins qu’il faut. Voilà pourquoi nous soutenons son évacuation sanitaire. Il n’est pas acceptable de laisser un homme mourir de la sorte. »
Le général Mokoko, ex-candidat à la présidentielle, condamné à 20 ans de prison en 2018, est toujours à l’hôpital militaire et son état de santé continue de se dégrader, selon son entourage.
Source : rfi