Symboles de la colonisation au Sénégal: débat sur le nom des rues du Plateau à Dakar

Initsogan/Wikimédia Vue du quartier du Plateau dans le centre-ville de Dakar, Sénégal.

Le débat sur les symboles associés à la colonisation et à l’esclavage a été relancé dans de nombreux pays du monde après la mort de George Floyd, citoyen afro-américain tué par un policier blanc aux États-Unis. Au Sénégal, ancienne colonie française, les noms de rues hérités de la colonisation. À Dakar, le maire de la commune du Plateau, qui abrite le centre-ville, propose de lancer une réflexion sur la question.

 En plein centre-ville de Dakar, l’avenue Faidherbe se situe non loin de la rue Parchappe, lieutenant de vaisseau Français, ou encore de la rue Dagorne, capitaine de frégate. Plusieurs rues ont déjà changé de nom depuis la présidence de Léopold Sédar Senghor. Mais soixante ans après l’indépendance du Sénégal, le maire de la commune du Plateau, et par ailleurs ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, veut proposer au conseil municipal la mise en place d’une commission, pour réfléchir au changement des noms d’avenues, de rues et places publiques.

Cette commission pourrait comprendre des historiens, des sociologues, urbanistes ou artistes, indique-t-il sur sa page Facebook. Il appelle d’ores et déjà ses administrés à s’exprimer sur le sujet.

 Le débat n’est pas nouveau. Sur l’île de Gorée, classée patrimoine mondial de l’humanité, au large de Dakar, le maire Augustin Senghor indique que 90% des rues portent les noms d’anciens colons. L’option d’un changement de noms avait déjà été étudiée par le conseil municipal, dans le passé. Mais pour le maire, Gorée doit rester « intacte », en tant que patrimoine, avec ses rues, pour ne pas effacer l’histoire, pour ne pas oublier. Après le décès de George Floyd, le conseil municipal envisage aujourd’hui de dédier une rue ou une place de l’île « à l’idéal de liberté et d’égalité raciale ».

 

    Source: rfi