Condamnation de Kamerhe: l’ONG anticorruption Unis salue un sursaut de l’État de droit

Fabrice COFFRINI/AFP Vital Kamerhe photographié le 11 novembre 2018 à Genève.

Plusieurs réactions dans la société civile congolaise, ce dimanche, au lendemain de la condamnation de Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du chef de l’État, à 20 ans de travaux forcés pour le détournement de plus de 50 millions de dollars entre mars 2019 et janvier 2020. La plateforme anticorruption Unis salue un sursaut de l’État de droit.

 Les avocats de Vital Kamerh, qui dénoncent un simulacre de procès, ont fait appel. Son parti, l’UNC (Union pour la nation congolaise) n’a, lui, pas réagi officiellement depuis que le jugement a été prononcé. La Conférence épiscopale nationale du Congo estime qu’il est « trop tôt pour dire si c’est du sérieux », et qu’il faut attendre encore pour voir si, « c’est quelque chose qui a été fait pour régler des comptes politiques ou si c’est une nouvelle dynamique ».

La plateforme anticorruption Unis salue, quant à elle, un sursaut de l’État de droit. Le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba en est l’un des co-fondateurs. Il explique toutefois rester sur sa faim, et attend que d’autres personnes répondent de leurs actes.

« Aujourd’hui, on attend que cette justice aille beaucoup plus loin. Parce que vous savez, il y a plusieurs cas de corruption qui ont été révélés pendant le régime de monsieur Kabila. On sent qu’aujourd’hui, le FCC garde encore la main au sein de l’appareil de l’État et nous aimerions bien que monsieur Kamerhe ne soit pas une victime expiatoire qu’on a condamnée pour des raisons politiques. Cela, nous allons le constater avec l’évolution des choses et si réellement d’autres personnes sont inquiétées, que cette justice ne s’arrête pas qu’à quelques individus qui sont condamnés, aujourd’hui. Néanmoins, nous disons bravo, mais cela doit continuer à se poursuivre sur beaucoup d’autres personnes, parce que la corruption a atteint son paroxysme en République démocratique du Congo », explique Jean-Jacques Lumumba, joint par Magali Lagrange du service Afrique de RFI.

 

    Source: rfi