Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a reconduit à son poste son Premier ministre démissionnaire et l’a chargé de former le prochain gouvernement malgré un mouvement de contestation socio-politique qui dure depuis plusieurs mois.
La reconduction de Boubou Cissé semble indiquer que le président a choisi, au moins pour le moment, de ne pas sacrifier son Premier ministre, à son poste depuis 2019.
Boubou Cissé a présenté sa démission au président qui l’a reconduit, l’a félicité et lui a demandé de former le prochain gouvernement, a dit la télévision nationale. Cette démission s’apparentait à une formalité après la récente installation d’un nouveau Parlement, consécutive aux législatives de mars et avril.
Majorité parlementaire solide
La confirmation à son poste de Boubou Cissé intervient sur fond de mécontentement dans la capitale. Vendredi, une coalition hétéroclite, emmenée par un leader religieux influent, a fait descendre dans les rues de Bamako des milliers de personnes réclamant la démission du président, qu’ils jugent responsable de la crise multiforme que le Mali traverse depuis 2012.
Les manifestants ont dénoncé la grave dégradation sécuritaire du pays meurtri par les attaques jihadistes et les violences intercommunautaires, la pauvreté, la défaillance des services publics ou encore la corruption, comme autant de maux dont il juge responsable le président actuel.
Les législatives et la décision de Cour constitutionnelle d’inverser une trentaine de résultats proclamés, dont une dizaine au profit de candidats du parti présidentiel, ont achevé d’exaspérer les mécontents. Bien que le parti présidentiel soit sorti diminué de ces élections, le président Keïta continue toutefois de disposer d’une majorité parlementaire solide.
Source : Jeune Afrique