Les résultats des récentes élections présidentielles en République du Burundi semblent désormais être acceptés au niveau international, malgré les critiques qui émanaient de la part des élites occidentales. La légitimité est désormais confirmée aussi bien au niveau de l’Union africaine (UA), de nombreux chefs d’Etat du continent, ainsi que de la part de nombreuses capitales du monde.
L’Union africaine (UA) a pris note de façon officielle des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Burundi – publiés le 4 juin dernier. C’est ce que rapporte l’Agence de presse africaine (APA).
Par ailleurs, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a souhaité au président burundais élu «ses vœux de plein succès dans l’exercice de ses nouvelles responsabilités». Plusieurs chefs d’Etat africains ont également transmis leurs félicitations au leader du Burundi. Les médias occidentaux n’ont de leur côté pas manqué de faire écho de nombre «d’irrégularités».
Il est vrai que depuis de nombreuses années le Burundi s’était retrouvé sous pression de la part de nombre de pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France ou encore l’ex-puissance coloniale belge – qui n’approuvait pas l’orientation souveraine choisie par le prédécesseur du président nouvellement élu Pierre Nkurunziza. Les accusations émanant de ce camp, notamment via le mainstream médiatique, étaient fort nombreuses: accusations de violation des droits de l’homme, risque de génocide, politique autoritaire…
Il n’empêche que grâce à la mobilisation intérieure et au soutien diplomatique de deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, en la qualité de Pékin et Moscou, ayant empêché la poursuite de la déstabilisation opérée par les capitales occidentales, le pays a réussi à tenir toutes ces années et même à poursuivre la diversification de ses relations extérieures.
L’élection récente d’Evariste Ndayishimiye est venue conforter l’idée que le Burundi refusera toute interférence extérieure dans ses affaires internes. Et confirmant par la même occasion l’idée de véritable souveraineté, tellement voulue et recherchée par grand nombre d’Etats africains. D’autre part, ce petit pays de la région des Grands Lacs a démontré que toute idée d’une guerre civile, voire de génocide, n’était rien d’autre que l’œuvre d’une propagande hostile non seulement au Burundi, mais plus généralement vis-à-vis de tous les Etats d’Afrique ayant misé sur leur souveraineté nationale et sur la diversification active de leurs partenariats extérieurs.
Evidemment et comme tout pays, de nombreux défis existent et rentrent très certainement dans l’agenda du leadership burundais. Ce qui est certain c’est que du moment que le processus électoral a pu se dérouler dans des conditions pacifiques et sans violence – en nette opposition des pronostics de certaines forces, cela confirme toute la maturité du peuple du Burundi et de la capacité de ses dirigeants à maintenir le cap vers un développement durable, conséquent et souverain. Quant aux donneurs de leçons, ils feraient bien mieux aujourd’hui de se concentrer sur leurs problèmes intérieurs. La crise du Covid-19, ainsi que bien d’autres sujets d’actualité, l’ont à ce titre pleinement démontré.
Mikhail Gamandiy-Egorov