Inquiétudes sur le sort d’un journaliste de culture anglophone interpellé et porté disparu depuis plus de 10 mois. Il exerçait dans une chaîne de télévision basée à Buea, dans la partie anglophone du pays. Des syndicats de journalistes et certains défenseurs de droits de l’homme pensent même qu’il a été tué en détention.
Ses proches, collègues, parents et amis disent tous avoir perdu sa trace depuis son arrestation en début du mois d’août 2019 à Buea. Son avocat Me Emmanuel Nkea joint par RFI, a confié ne pas avoir de nouvelles de son client depuis de longs mois. « Je ne sais pas si Samuel est mort ou vivant », a-t-il notamment indiqué.
Une précaution dont ne s’encombre pas Denis Nkwebo, le président du principal syndicat des journalistes du Cameroun, qui dans un tweet a affirmé que Samuel Ajekah Abuwe, aussi connu sous l’appellation de Samuel Wazizi, est décédé à l’hôpital militaire de Yaoundé, après des mois de torture. Le confrère précise qu’il lui était reproché une certaine proximité avec des groupes séparatistes anglophones.
Selon le Comité pour la protection des journalistes CPJ basé à New-York, Samuel Wazizi était détenu au secret dans une cellule du secrétariat d’Etat à la Défense, depuis son transfèrement dans la capitale.
Maurice Kamto du MRC dans un communiqué publié mercredi, s’est associé au concert d’indignations que suscitent déjà cette disparition. Le gouvernement pour sa part ne s’est pas encore prononcé.