Depuis une dizaine de jours, la police de Tunis compte un renfort de poids : des robots. Pilotés à distance, ceux-ci s’assurent que les habitants respectent le confinement. Une approche inédite en Afrique, et qui repose sur une technologie 100 % tunisienne.
Malgré les sommations, la passante ne s’arrête pas. Seule, marchant dans une rue du centre-ville de Tunis, elle réalise au bout de quelques secondes que c’est bien elle qui est interpellée par un étrange robot. Toujours hésitante, elle extrait finalement, avec ses mains gantées, sa carte d’identité et son autorisation de sortie qu’elle brandit devant les yeux – deux caméras panoramiques à 180° – de Pguard.
Cette scène est issue de la vidéo publiée le 25 mars sur les réseaux sociaux par le ministère de l’Intérieur tunisien pour vanter ses capacités technologiques dernier cri, en l’occurrence des robots, pour faire respecter le confinement.
Phase de test
Le clip du ministère de l’Intérieur fait la fierté des Tunisiens sur les réseaux sociaux, remarquant que seuls les pays asiatiques utilisent une pareille innovation, jusqu’à présent ni l’Europe, ni l’Amérique n’ont eu recours à des robots pour lutter contre la propagation du Covid-19. Innovation sortie, qui plus est, du cerveau d’un compatriote, Anis Sahbani, ingénieur de formation et fondateur d’Enova Robotics, dont le siège est dans la technopole SoftTech de Sousse, à 140 km au sud de Tunis.
D’une hauteur de 1,60 m pour 240 kg, capable de se déplacer à une vitesse de pointe de 11km/h et doté de 4 roues motrices, le PGuard (pour Pearl Guard, la perle des gardiens) circule depuis dix jours dans le Grand Tunis pour « une phase de test », selon le ministère de l’Intérieur, réticent à communiquer. Selon nos informations, les discussions seraient en cours entre la société et le ministère pour l’acquisition de plusieurs de ces robots.
La tâche du PGuard est de s’assurer que les Tunisois déambulant dans la ville ont une bonne raison de le faire, sans risquer de contaminer les forces de l’ordre. D’après la vidéo, le robot est piloté par un policier depuis un centre de commandement, dans lequel le « pilote » a accès aux différentes caméras de surveillance de la ville. Il peut également interagir avec la personne par un système de micro-haut-parleurs très performant.
Source : jeune Afrique