L’espoir grandit de jour en jour à Wuhan. Jeudi soir, la ville berceau de la pandémie de coronavirus n’a enregistré aucun nouveau cas en 24 heures, pour la première fois depuis janvier.
A l’annonce de la nouvelle, les habitants ont chanté à leurs fenêtres l’hymne national, comme pour signifier la renaissance de leur ville, où l’immense majorité des 3 245 décès chinois ont été enregistrés. A l’échelle de tout le pays, huit nouveaux décès ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, ce qui ajoute à l’espoir.
Alors que l’Europe de l’Ouest se confine un peu plus chaque jour, certaines restrictions de circulation en vigueur à Wuhan commencent à être assouplies. Dans les quartiers dits « sans risque épidémique », les habitants peuvent de nouveau se déplacer à l’intérieur de leur résidence, à condition de ne pas se regrouper. Le président chinois, Xi Jinping, est même venu dans la ville le 10 mars, et a déclaré l’épidémie « pratiquement jugulée ».
Restrictions assouplies et redémarrage progressif des usines
Bien sûr, il est trop tôt pour crier victoire : les imposantes barrières mobiles en plastique ou en métal trônent toujours sur les carrefours stratégiques. Une armée de bénévoles des comités de quartier, courroie de transmission des ordres du pouvoir au niveau résidentiel, veille au strict respect des mesures de confinement. Et les rares personnes à s’aventurer à l’extérieur doivent montrer patte blanche et se soumettre à une prise de température pour regagner leur domicile.
Mais les résultats sont là : depuis début mars, le nombre de contaminations a baissé de jour en jour. L’un des hôpitaux construits dans l’urgence au début de l’épidémie a été fermé, et les patients guéris renvoyés chez eux. Selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle, 3 787 soignants dépêchés à Wuhan entre fin janvier et début février pour lutter contre l’épidémie ont quitté la ville ces derniers jours.
Certaines entreprises essentielles ont également été autorisées à redémarrer progressivement. Selon la chaîne de télévision qatarienne Al Jazeera, qui cite le Bureau national des statistiques de Chine, en janvier et février, la production industrielle de la deuxième économie mondiale a chuté au plus bas depuis 1998.
Source : Le Parisien