Aujourd'hui était le deuxième jour de deuil national, aujourd’hui au Niger, décrété mardi 16 mars au soir, après une attaque vers la commune de Banibangou, dans la région de Tillabéry, à l’ouest du pays. Le bilan est très lourd : 58 morts.
Dans le quartier de Yantala, sur la route de Tillabéry, des minibus se remplissent de passagers. Bientôt ils partiront pour Tillabéry avec beaucoup d’inquiétude. Harouna vend les tickets. « Les bus qui partent à Tillabéry ont peur de ceux qui peuvent couper la route, raconte-t-il. La nuit, il y a des coupeurs de route. On dit qu'ils sont dans les villages, qu'ils sont partout. On a peur. Il faut qu'on nous aide. »
« On tue les Nigériens comme des chiens, on brûle leurs maisons, on les chasse »
Sur un banc à côté, Boubacar attend. Il prend souvent cette route pour rendre visite à sa famille. La peur, il s’y est habitué. « On est habitués, explique-t-il. Chaque semaine ou bien tous les deux ou trois jours, on dit qu'ils ont attaqué tel lieu. On te prend, on te tue, comme ça. Des familles ont été touchées. »
À la gare, Maiaki prend son thé. Il vient d’entendre la nouvelle : les effectifs militaires seront augmentés dans le Tillabéry, où se trouve sa famille. Cette mesure ne le réconforte pas. « Pourquoi augmenter les soldats ? demande-t-il. Ceux qui sont là, que font-ils ? On tue les Nigériens comme des chiens, on brûle leurs maisons, on les chasse. L'État a abandonné le Tillabéry, donc ça très fait mal. »
En novembre dernier, l’Assemblée nationale nigérienne a voté une loi qui vise à doubler les effectifs de l’armée. L’objectif est d’atteindre 50 000 soldats d’ici cinq ans.
Source: Rfi