Ethiopie: les révélations sur les crimes commis au Tigré se multiplient

(image d'illustration) AFP - EDUARDO SOTERAS Des hommes se rassemblent autour du corps d'un jeune homme abattu, selon des témoins, par les forces de sécurité après avoir violé le couvre-feu, à Mekele dans le Tigré.

La pression diplomatique sur l’Éthiopie s’accroît, à mesure que les révélations s’accumulent sur les crimes commis pendant la guerre menée à huis clos dans la province du Tigré depuis quatre mois. Après le rapport d’Amnesty international vendredi, de nouvelles enquêtes ont en effet révélé de nouvelles exactions des belligérants.

Le voile se lève peu à peu sur les quatre mois d’opérations militaires à huis clos dans le Tigré. Après l’enquête du Daily Telegraph sur la tuerie de Debre Abay, puis le rapport glaçant d’Amnesty international détaillant le carnage de centaines de civils commis dans la ville d’Aksoum fin novembre par l’armée érythréenne, c’est la chaîne américaine CNN qui a diffusé samedi une longue enquête sur un massacre de fidèles commis à Degelat, dans le nord du Tigré, lors d’une fête religieuse.

Le 30 novembre, pendant la fête religieuse célébrant l’arrivée de l’Arche d’alliance en Éthiopie, des fidèles de tous âges, mais aussi des prêtres, auraient été tués puis enterrés pendant au moins trois jours, souvent dans leur châle blanc de cérémonie tâchés de sang, selon le récit de survivants.

Le même jour, le New York Times évoquait un rapport interne du gouvernement américain, affirmant que les soldats engagés au Tigré et les miliciens amharas rendaient « délibérément et efficacement le Tigré occidental ethniquement homogène par le recours organisé à la force et à l’intimidation ». Et le site VICE illustrait cette affirmation dans une enquête montrant les pratiques de nettoyage ethnique par des soldats érythréens dans la ville de Maekelay.

Les autorités éthiopiennes ont répondu systématiquement à ces enquêtes, discréditant les méthodes de travail de leurs auteurs. Pour elles, nombre de témoins ne seraient pas fiables, d’autant que les enquêtes ont été menées depuis l’étranger.

Lundi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a néanmoins affirmé prendre les violations des droits humains au sérieux et avoir diligenté des enquêtes. Mais il rejette catégoriquement les ingérences dans ses affaires intérieures, et notamment les exigences américaines de retrait de troupes hors du Tigré. Une question dit-il qui ne concerne que l’Ethiopie, et personne d’autre.

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<blockquote class=”twitter-tweet”><p lang=”en” dir=”ltr”>On the US statement Regarding the Situation in the <a href=”https://twitter.com/hashtag/Tigray?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw”>#Tigray</a> Region. <a href=”https://twitter.com/mfaethiopia?ref_src=twsrc%5Etfw”>@mfaethiopia</a> <a href=”https://t.co/XIlImwB4ZW”>pic.twitter.com/XIlImwB4ZW</a></p>&mdash; MFA Ethiopia?? (@mfaethiopia) <a href=”https://twitter.com/mfaethiopia/status/1366086550287745030?ref_src=twsrc%5Etfw”>February 28, 2021</a></blockquote> <script async src=”https://platform.twitter.com/widgets.js” charset=”utf-8″></script>
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