Représenté par le professeur Mekonnen Hailemariam, il est question de chaînes de valeur régionales. Il s’agit plus précisément du positionnement des entreprises et des investissements transfrontaliers, avec pour étude de cas, la chaîne de valeur du cuir. Il apparait que le cuir et les articles en cuir se comptent parmi les articles les plus largement commercialisés et les plus utilisés au monde. Le secteur a la plus longue chaîne de valeur et est totalement intégré dans des millions de ménages familiaux. Ce qui est intéressant pour le continent africain c’est le fait que cela contribue à l'expansion et à la persification des industries, à la création de richesse et à l'utilisation de sous-produits et de ressources renouvelables facilement disponibles. A titre d’exemple, la valeur totale des échanges commerciaux de cuirs et peaux de cuir, ainsi que des articles en cuir a été estimée à plus de 258 milliards USD en 2018. Objectif à l’horizon 2025, transformer le secteur du cuir en Afrique.
Cependant, l’Afrique ne représente que 1% des exportations mondiales. La pénétration des importations de la branche nationale de la chaussure sur le marché par d'autres pays en développement est estimée à 73%. Le cuir et les produits en cuir s'élèvent généralement à moins de 4% des exportations totales. Les chiffres sont parlants: les pays africains possèdent 15% du gros bétail mondial et 25% des caprins et ovins, mais ne produit que 14,9% des peaux et cuirs - 8% de cuirs de bovins et 14% de peaux de moutons et de chèvres selon des estimations du Centre du commerce international. Le secteur africain du cuir est doté d'un fort potentiel, mais souffre de l'écart entre ses ressources et la production. Un programme de développement du CCI est dès lors venu stimuler cette activité.
Ces sous-produits de l'élevage, à savoir les peaux, les poils et les fourrures des animaux constituent la matière première d'industries de transformation fort lucratives.
Malgré que des préoccupations du coté client vis-à-vis des questions morales et environnementales subsistent, mais aussi au sujet de l'investissement (taux d'intérêt élevés sur le capital, manque de coordination entre les institutions d'investissement qui devraient faciliter les opérations, événements économiques et politiques inattendus), de la politique générale (en raison de la faiblesse structurelle des économies et du manque de politiques de soutien dans les systèmes financiers et fiscaux), il reste clair que la fabrication de cuir peut être un créateur de nombreux emplois dans un certain nombre de ces pays. Profiter des débouchés sur les marchés mondiaux du cuir est une tâche cruciale pour l'industrie africaine.
En augmentant ses exportations, le secteur du cuir apportera des bénéfices économiques et sociaux à tout le continent. Pour cause, les lois actuelles concernant la protection de l'environnement sont en vigueur en Afrique.
Lynda Sibafo, envoyée spéciale à Addis-Abeba