Covid-19 : situation préoccupante au Burundi

AFP - ONESPHORE NIBIGIRA Des Burundais se lavent les mains, par précaution contre le Covid-19, en mars 2020.

Le président Évariste Ndayishimiye a déclaré le Covid-19 premier ennemi du Burundi. Après une première baisse sensible suite aux mesures prises, le pays fait face depuis début 2021 à une deuxième vague. Depuis, le pays a lancé une campagne de dépistage massif, avec déjà quelque 180 000 tests effectués jusqu’ici, et il impose une quarantaine obligatoire et des tests pour les voyageurs, mais des médecins estiment que la situation pourrait échapper à tout contrôle.

Officiellement, le pays n’en est encore qu’à quelque 2 600 cas de Covid-19 confirmés dont 6 décès depuis une année, mais en réalité, il en a déjà recensé 3 fois plus, selon une source du ministère de la Santé qui parle de 7 486 personnes testées positives au 24 mars dernier.

Toutes les provinces du Burundi sont touchées, s’alarme cette source, qui assure que l’équipe de la riposte découvre en moyenne une centaine de cas positifs chaque jour. Quant au nombre de morts, c’est sans commune mesure avec les chiffres officiels, s’accordent à dire de nombreuses sources.

Rien que lundi, un chef de parti politique et un vieil architecte belge sont morts des suites du coronavirus dans un hôpital de Bujumbura. « Il y a déjà eu des dizaines et des dizaines de décès dus au coronavirus, mais l’on ne s’en émeut que s’il s’agit de gens célèbres ou riches », a regretté un médecin burundais, ajoutant que « les pauvres eux meurent chaque jour dans l’indifférence générale ».

Le responsable d’un hôpital de l’intérieur du pays dénonce « une stratégie de lutte contre le Covid-19 devenue totalement illisible ». L’hôtel Source du Nil jusqu’ici un centre de confinement pour les cas positifs a fermé ses portes. On leur demande désormais de se confiner chez eux. En cas de complications, chaque malade doit payer son hospitalisation, explique notre source. De quoi décourager les plus pauvres.

Enfin, les mesures barrières sont très peu respectées et l’instar de son voisin tanzanien, le Burundi ne veut pas entendre parler de vaccins contre le Covid-19 « encore au stade expérimental », a-t-il justifié.

  Source: Rfi