TCHAD : PARCOURS ATYPIQUE D’UN HOMME EXCEPTIONNEL, VAILLANT SOLDAT MORT EN MARTYR

20 Avril 2021, une date qui restera à jamais gravée dans les cœurs avec un pincement fort. C’est en vaillant soldat, chef suprême des armées, le maréchal Idriss Deby ITNO, qui a quitté le monde terrestre. Sans se préoccuper des résultats provisoires de la présidentielle du 11 avril dernier qui était en sa faveur, ou encore de sa propre vie, il est allé au front ne sachant pas que c’était la dernière.

30 ans au pouvoir !

Né en 1952 à BERDOBA (nord-est du Tchad) dans une famille Zaghawa, une branche du groupe gorane, présente de part et d’autre de la frontière tchado- soudanaise, il se destine dès le plus jeune âge au métier des armes. Sa scolarité débute à l’École coranique de Tiné, puis il entre à l’école française à Fada. Il intègre ensuite le lycée franco-arabe d’Abéché, puis celui de Jacques-Moudeina de Bonghor. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique, il devient élève à l’école d’officiers de N’Djamena, puis s’envole en France pour terminer sa formation, où il devient pilote de transport et diplômé parachutiste. Commandant en chef des armées sous les règnes d’Hissène Habré e 1981, Idriss Deby devient célèbre avec la guerre de reconquête qui permet au Tchad de reprendre le nord du pays occupé par la Libye. Il ne s’est jamais détourné de sa mission.

Cela s’est vérifié au début de la décennie 1990 quand la République du Tchad était en proie à des convulsions diverses et à deux doigts de basculer définitivement dans l’horreur. Le Maréchal du Tchad Idriss DEBY ITNO avait pris ses responsabilités et permis un changement de régime salutaire dans son pays, avec maturité et dignité. Notons que c’est en en aout 2020 qu’il fut élevé au rang de « Maréchal du Tchad ». 

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Officiellement nommé président de la République le 2 mars 1991, Idriss Deby ITNO a adopté une Charte nationale qui préfigure les contours de la future Constitution d’avril 1996. Il choisit Jean Alingué BAWOYEU comme Premier ministre. Le nouveau chef d’État autorise la création de plusieurs partis politiques. En juillet 1996, Idriss Deby remporte les élections présidentielles avec 69 % des voix contre Wadal Abdelkader KAMOUGUE.

Pour rappel, la Constitution de 1996 prévoit la limitation du mandat présidentiel à 5 ans, mandat qui peut être renouvelé une fois. Dans le processus de démocratisation, le peuple est autorisé à adopter la Constitution par référendum. En 2001, Idriss Deby gagne les élections et est reconduit dans ses fonctions

présidentielles.

Le développement socio-économique du pays quant à lui a connu des variances. En octobre 2000, le président lance de grands travaux grâce à l’aide de la Banque mondiale. Celle-ci cofinancera 13 % du projet. En retour, le maréchal s’est engagé à promulguer une loi sur l’encadrement des revenus pétroliers. Sur l’ensemble des revenus pétroliers, 80 % seront investis dans le budget de l’État et vont être destinés à l’éducation, à la santé, ou encore aux infrastructures. L’oléoduc Tchad-Cameroun, entre Komé (Tchad) et Kribi (Cameroun), est inauguré en 2003. Le gouvernement lance à l’été 2003 l’exploitation pétrolière. Grâce à ce projet, le pays est considéré comme un pays producteur de pétrole et intègre l’Association des producteurs de pétrole africain (APPA). Son taux de croissance bondit de 1 % en 2001 à 8 % en 2005 grâce à l’oléoduc ! Les recettes pétrolières lui permettent de s’équiper.

Entre 2002 et 2012, le budget de l’État est multiplié par 4 et le secteur lui rapporte plus de 10 milliards de dollars. Grâce à la manne pétrolière, le pays se lance dans la construction d’une cité internationale des affaires à N’Djamena. A ce jour, ce pays de la sous-région Afrique centrale a su se relever des crises économiques et à faire monter la courbe. Le maréchal a écrit son histoire et a marqué un pas décisif dans le développement du pays.