Présidentielle en Côte d’Ivoire: vers l’investiture d’Henri Konan Bédié au nom du PDCI

SIA KAMBOU / AFP Henri Konan Bédié.

Ce week-end se tenaient des conventions éclatées à travers le pays pendant lesquelles près de 9 400 membres de la formation historique ont voté pour celui qui se présentera au scrutin d’octobre prochain. Une nomination sans suspense puisque le chef du parti Henri Konan Bédié est le seul candidat.

 L’esprit est à la fête ce dimanche à la maison du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Cocody, commune d’Abidjan. Dans la grande salle de conférence, les membres du bureau politique, les secrétaires, les délégués et autres cadres attendent leur tour pour glisser dans l’urne l’unique bulletin disponible : celui qui porte le nom d’Henri Konan Bédié.

C’est à la mi-journée que l’ex-président ivoirien apparaît, salué par les acclamations des militants. Celui que l’on surnomme « le Sphinx de Daoukro » (son fief) dit se présenter pour répondre aux aspirations de son parti et s’en prend au bilan de l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara : « Le constat que je fais est plutôt amer : la perte des libertés collectives et individuelles, la mise à l’écart de l’État de droit, la réconciliation tant attendue par les Ivoiriens n’a pas été réalisée. »

« Cavalier seul »

L’âge avancé d’Henri Konan Bédié, 86 ans, est régulièrement pointé du doigt par ses détracteurs. Un motif qui n’a pas lieu d’être pour les militants : « En principe, on ne devait pas prendre des malades, on ne devait pas prendre des vieux. Mais ils ont changé la Constitution pour prendre des malades, des vieux aussi. C’est nous qui lui avons demandé de venir », explique l’un d’eux.

À ses côtés, d’autres militants font part du même point de vue : « Il vient pour réconcilier le pays et puis, partir » ; « l’âge est comme la sagesse et il va s’entourer de la jeunesse pour faire ce travail. Il ne le fera pas seul. »
Il reste une voix discordante au sein du parti, celle de Kouadio Konan Bertin, dit KKB, dont le dossier de candidature a été rejeté. Le quinquagénaire qui déplore à RFI que son « parti ait refusé la démocratie en interne en laissant monsieur Bédié faire cavalier seul. »

     Source : rfi