Libye: prise surprise de Syrte par les forces de Khalifa Haftar

© Abdullah DOMA / AFP Ahmad al-Mesmari, porte-parole des forces de Haftar, s'adressant aux médias, dans la ville de Benghazi, dans l'est de la Libye, annonce la prise de Syrte, le 6 janvier 2020.

En Libye, revirement stratégique des forces du maréchal Haftar. Après avoir ciblé la capitale, Tripoli, depuis avril 2019, l’Armée nationale libyenne a pris d’assaut par surprise, ce lundi 6 janvier, la ville de Syrte située au centre de la Libye, à quelque 250 km de Misrata, fief des milices soutenant le Gouvernement d’union nationale. L’opération a duré quelques heures à peine.

Selon un officier de l’Armée nationale libyenne (ANL), Syrte est, ce lundi soir, aux mains des forces de l’ANL. Le militaire qui s’est exprimé sur plusieurs chaînes de télévisions libyennes et égyptiennes, affirme que la ville côtière est tombée en quelques heures, les forces armées qui la tenaient, ayant fui très rapidement.

Soutenu par son aviation, l’ANL affirme avoir attaqué la ville sur cinq axes, avec notamment l’envoi de commandos aéroportés. Les forces spéciales de l’Est ont d’abord pris la base militaire et l’aéroport de Kardabaya. Selon eux, la salle de commandement d’envoi des drones – dirigée par des officiers turcs – a été complètement détruite.

Au même moment, des forces spéciales venues de la mer ont pris le port de Syrte. Les combattants ont ensuite progressé dans la ville et ont dominé les différents camps militaires. Une fois dans le centre, certains habitants ont combattu aux côtés de l’ANL contre les forces de Misrata.

Selon les forces pro-Haftar, plusieurs combattants favorables au gouvernement d’union nationale ont été faits prisonniers et leurs équipements saisis. Cette opération de grande envergure serait le résultat d’ « une préparation minutieuse qui a duré des mois », à en croire Ahmed al-Mesmari, le porte-parole des forces Haftar.

Plusieurs photos et vidéos attestent de cette prise. On y voit des véhicules militaires siglés parader dans plusieurs endroits de la ville. Cette perte de Syrte est un vrai coup dur pour le gouvernement d’union nationale, dont les forces contrôlaient la ville depuis 2016. Le GNA n’a pas pour l’heure réagi à ce revers.

Cette opération éclair intervient après que la Turquie a annoncé son soutien militaire au Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj.

Sitôt la ville de Syrte prise, le ministre de l’Intérieur du gouvernement provisoire (Haftar), basé à l’Est, a nommé un directeur de la Sécurité, dans la ville. Il s’agit du général Lamine Mami.

Avec RFI