En marge des discours et des déclarations officielles, Alpha Condé a formulé une demande adressée à François Hollande et soutenue par trois autres présidents ouest-africains. Il s’agit du Nigérien Mahamadou Issoufou, du Malien Ibrahim Boubacar Keïta et du Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.
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Cette demande concerne Laurent Gbagbo, ancien président ouest-africain, incarcéré depuis novembre 2011 au quartier pénitentiaire de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye (Pays-Bas), sous l’accusation de crimes contre l’humanité. Son procès, qui s’est ouvert en janvier 2016, pourrait durer au moins quatre ans, en raison notamment des 138 témoins à auditionner.
Le message portée par le président Condé au nom de certains homologues chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest serait d’œuvrer pour une liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo.
« Alpha Condé a évoqué cette situation avec moi. Rien de plus. » a lancé François Hollande qui s’est montré concis. « La CPI travaille en toute indépendance », a-t-il ajouté.
Contacté, le président guinéen se veut prudent.
, dit le chef de l’Etat guinéen.
[quote align="none" width="100" color="#3A87AD" border="#3A87AD"]Cette demande des chefs d’Etat me semble inappropriée, car cela apparaîtrait comme une immixtion politique »[/quote], dit Jean-Paul Benoit, avocat d’Alassane Ouattara puis de la Côte d’Ivoire, qu’il défend aux côtés de Jean-Pierre Mignard, ce dernier étant par ailleurs parrain de deux des enfants de M. Hollande.
[quote align="none" width="100" color="#3A87AD" border="#3A87AD"]Il est vrai que les procédures à la CPI sont longues, trop longues. Mais les trois magistrats qui jugent Laurent Gbagbo sont indépendants et n’ont que faire d’une prétendue solidarité socialiste de chefs d’Etate[/quote], ajoute l’avocat.
Les juges de la CPI ont déjà refusé à onze reprises les demandes de liberté conditionnelle pour M. Gbagbo – la dernière fois en mars
Pour Abidjan, la position de la présidence de la République reste la même : « Nous ne voyons pas, à ce stade, de raisons qui pourraient justifier une liberté conditionnelle. Nous nous y opposerons », indique un conseiller du président Alassane Ouattara.
Pour les quatre chefs d’Etat ouest-africains, c’est la dernière demande qu’ils feront à leur « camarade » Hollande, dont le mandat s’achève bientôt. Il convient de dire que Laurent Gbagbo avait donné son avis sur le président français dans un ouvrage coécrit derrière les barreaux : « Je n’en ai jamais rien attendu, et je n’en attends rien. »
Avec afrikmag