C’est un jugement sévère pour l’État de Côte d’Ivoire. Dans son arrêt, la CADHP pointe le « déséquilibre manifeste du nombre de présidences des Commissions électorales locales proposé par le parti au pouvoir ». En effet, 98% de ces commissions sont présidées par un membre du RHDP. Les juges demandent d’ailleurs au gouvernement ivoirien de « prendre les mesures nécessaires pour garantir que de nouvelles élections soient organisées au niveaux locaux ».
Après lecture de cet arrêt, le PDCI, à l’origine de la requête, va plus loin et appelle à une refonte complète de la CEI. Henri Konan Bédié, le président du parti d’opposition et candidat à l’élection, a demandé à ses militants de « manifester leur soutien » à cette décision de justice. Mais à 100 jours de l’élection, une refonte de la CEI, même au niveau local, « paraît très difficile », constate le politologue Sylvain N’Guessan. « Techniquement, on pourrait le faire » répond néanmoins un cadre de la CEI, « mais tout dépend de la volonté des partis politiques ».