Les casques bleus sénégalais s’accordent un moment de détente autour d’une partie de basket. Après dix-sept mois au Darfour, les soldats rentrent chez eux dans deux semaines. Le commandant de peloton Meringaïchi n’est pas mécontent de retourner au pays en bonne santé.
« Il fallait tout le temps régler les problèmes mécaniques, il y a beaucoup de sable au Darfour. Il y avait aussi le problème de coordination avec les populations, puisqu’ils parlent arabe ou anglais. Mais globalement, ça reste satisfaisant, toutes les situations difficiles, on les a bien gérées. Il n’y a pas eu de morts, il n’y a pas eu de casse. On rend grâce à Dieu », explique le commandant.
Les Sénégalais étaient déployés à Kutum, dans le nord du Darfour. Le lieutenant Ibrahim Modjo Mdiaye se souvient notamment de l’attaque du camp de déplacés de Fata Borno, le 13 juillet 2020, qui avait fait une douzaine de morts : « On a entendu des coups de feu retentir. Là-bas, on a trouvé des populations attaquées. Ce jour-là, quand même, on a été très dissuasifs. Il paraît que les assaillants sont partis dès qu’ils nous ont vus. »
Depuis plusieurs mois, le Darfour connait une recrudescence des violences. Pour le chef d’escadron Abdoukhadre Gueye, le retrait de la Minuad est prématuré : « Pour quelqu’un qui a fait du terrain, à mon humble avis c’est assez tôt. Certaines populations le disent, particulièrement au niveau des camps des déplacés. Je trouve que la mission pourrait rester un an ou bien deux ans de plus. Il est fort probable quand même qu’il y ait un vide. »
La Minuad cède la place à l’Unitams, une mission onusienne politique sans Casques bleus. La sécurité du Darfour est désormais entre les mains d’une force soudanaise de 12 000 hommes dont le déploiement se fait toujours attendre.
Source: RFi