Madagascar: la société civile réclame une loi sur l’accès à l’information

STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Un kiosque à journaux d'Antananarivo (illustration).

Plusieurs organisations influentes de la société civile, sous l’égide de Transparency International Madagascar (TI-M), ont adressé jeudi matin une lettre ouverte à la ministre de la culture et de la Communication. Leur but ? L’alerter sur la nécessité de présenter et d’adopter la loi sur l’accès à l’information à l’Assemblée nationale, et ce avant de la fin de la session parlementaire.

 Dans la lettre, la ministre de la Culture et de la Communication est invitée à accélérer la procédure. Lors de sa prise de fonction, elle s’était engagée à passer la loi sur l’accès à l’information pendant la première session parlementaire de 2020. Mais avec le coronavirus, beaucoup d’échéances ont été retardées, dont ce  texte de loi, prêt depuis décembre.

Pour la société civile, même si la loi n’est pas parfaite, il y a urgence. Ce texte pose en effet le premier cadre légal à Madagascar autour de l’accès à l’information, outil d’autant plus important en ces temps de pandémie. Avant, il existait seulement une charte non contraignante, initiée par le Comité de sauvegarde pour l’intégrité (CSI), que les institutions choisissaient de signer ou non.

Ketakandriana Rafitoson, la directrice de Transparency International – Madagascar, explique faire en ce moment le suivi des dépenses étatiques allouées au coronavirus. « il est très difficile d’obtenir les informations publiques du gouvernement, affirme t-elle. Si cette loi était adoptée, cela faciliterait les investigations et les ministères auraient le devoir de nous répondre. »

 Le droit à l’accès à l’information est en effet considéré comme un pilier de la bonne gouvernance puisqu’il s’agit de la redevabilité de l’Etat envers ses citoyens.  Selon Ketakandriana Rafitoson, la lutte contre la corruption est vaine s’il n’y a pas dès le départ ce devoir de transparence des autorités. « Le but est donc de générer un cercle vertueux : si les informations sont disponibles, il y a moins d’opacité ».
 
Il faut rappeler que pour l’année 2019, Madagascar a reculé d’un point et perdu 6 places dans le classement mondial annuel de Transparency International sur la perception de la corruption.
 
 
       Source : rfi