Le Congo-Brazzaville a besoin d’argent frais et lance un emprunt ce vendredi

(illustration) SAMIR TOUNSI / AFP Brazzaville en 2020.

À partir de ce 12 mars, la République du Congo lance une émission obligataire de 100 milliards de francs CFA au sein de la zone CEMAC. Les fonds seront consacrés aux programmes d’infrastructures contenus dans le budget 2021 et une partie de l’argent servira aussi à rembourser la dette intérieure due aux entreprises. Brazzaville n’a d’autre choix que d’emprunter car, malgré un accord passé en 2019 avec le FMI, l’institution rechigne à débloquer son aide tant que le Congo n’aura pas trouvé un accord sur sa dette privée. Brazzaville continue de payer les errements qui l’avaient conduit, il y a quelques années, au bord du gouffre financier.

L’exercice à de quoi surprendre. L’un des dix pays les plus endettés d’Afrique et dont les relations avec le FMI sont toujours difficiles, lance un emprunt obligataire de cent milliards de CFA, soit 150 millions d’euros environ auprès des épargnants de la zone Cemac. Un emprunt rémunéré à 6,25%. C’est que Brazzaville n’a pas d’autre choix pour espérer réaliser les projets inscrits dans sa loi de finance 2021, et rembourser une partie de l’énorme dette intérieure due aux entreprises.

Car l’argent du FMI se fait toujours attendre. En 2019, le Congo pensait pourtant avoir fait le plus dur, c’est à dire renouer avec le grand argentier de Washington. Après des années de dettes cachées et de mauvaise gestion de la rente pétrolière, la République du Congo, quasiment en cessation de paiement, appelait le FMI au secours.

Celui-ci acceptait le principe d’une aide de 448 millions de dollars, et débloquait même une première tranche. Mais depuis un an plus rien. Le FMI a gelé ses déboursements en attendant que Brazzaville trouve un accord pour les dettes contractées auprès des négociants de pétrole, Trafigura et Glencore, notamment… Des dettes qui pèsent près de 20% du PNB congolais

Deux accords de principe auraient été trouvés avec les négociants selon plusieurs sources. Mais le FMI doit encore se prononcer sur ces accords et leur compatibilité avec le programme de réformes engagé par Brazzaville.

  Source: Rfi