Pénurie d’essence au Niger après un différend entre l’État et la compagnie Soraz

ISSOUF SANOGO / AFP Le sège de la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep), à Niamey, en juillet 2019.

La société de raffinage de pétrole Soraz, majoritairement détenue par la Chine, a coupé le robinet d’essence à la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) pour factures impayées, empêchant celle-ci d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients et imposant une pénurie aux Nigériens. Si ce conflit n’est pas réglé, d’importantes pertes financières sont à craindre des deux côtés, avec les consommateurs en premières victimes.

Rien ne va plus entre la Société nigérienne du pétrole (Sonidep) et ses partenaires chinois, qui détiennent majoritairement la société de raffinage de pétrole de Zinder (Soraz). Depuis quelques jours, cette dernière a fermé les vannes, refusant ainsi toute livraison de produits pétroliers à la société d’État, la Sonidep, qui commercialise le produits.
Une pénurie d’essence est depuis constatée au niveau de plusieurs stations d’essence à Niamey et à l’intérieur du pays. Sur le site de raffinage et les lieux de livraison, plusieurs dizaines de camions citernes bloqués attendent toujours le précieux liquide.

Selon plusieurs sources, la Soraz réclament 52 milliards de francs CFA (près de 79 millions d’euros) de factures impayées à la Sonidep. L’État, à son tour, à travers le fisc, réclame 62 milliards de francs CFA (93 millions d’euros) à la Soraz pour des impayés d’impôts divers.

Insécurité énergétique et manque de stocks nationaux

L’une des conséquences de ce bras de fer, qui n’est pas le premier du genre, est que depuis jeudi, d’importantes quantités d’hydrocarbures fraudées sont visibles sur les artères de la capitale.
Une autre source d’insécurité est le manque de stock de sécurité nationale en hydrocarbures. Depuis la création de la Soraz, la réserve nationale de sécurité est entre les mains des Chinois de la Compagnie nationale du pétrole de Chine (CNPC), qui peuvent bloquer la livraison à tout moment pour des impayés, comme c’est le cas aujourd’hui.

Toutes nos tentatives pour en savoir plus à la Soraz ont été vaines, aucun interlocuteur ne répondait au téléphone.

    Source : rfi