Atone depuis l’unification en 2019, le marché financier de l’Afrique centrale sort peu à peu de sa torpeur

Depuis le mois de février 2021, La Régionale, établissement de microfinance de renom au Cameroun, a mis en vente des actions à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), à l’effet de procéder à une augmentation du capital dans le cadre de son processus de transformation en banque universelle. Cette introduction en bourse est la toute première réalisée sur ce marché, depuis l’adoption, en juillet 2019, de sa nouvelle configuration de bourse unifiée de l’Afrique centrale.

En dehors de la dynamique ainsi impulsée sur le compartiment des actions, le compartiment des obligations de ce marché financier, basé à Douala, la capitale économique camerounaise, s’anime également davantage. En effet, depuis le 12 mars 2021, et ce jusqu’au 20 mars prochain, les investisseurs de la Cemac sont invités à souscrire à un emprunt obligataire de 100 milliards de FCFA lancé à la Bvmac par la République du Congo. C’est la 2ème opération de ce type lancée sur le marché financier de l’Afrique centrale depuis sa fusion, après l’emprunt inaugural de 100 milliards de FCFA, qui a permis à la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) de lever finalement près de 107 milliards de FCFA à la Bvmac en décembre 2020.

A l’observation, après avoir été atone depuis 2019, la bourse unifiée de l’Afrique centrale semble progressivement se réveiller, avec trois opérations de levée de fonds entre décembre 2020 et mars 2021, soit une période de quatre mois. De bonnes sources, d’autres opérations sont en gestation. Il s’agit notamment d’un emprunt obligataire gabonais, dont le montant n’est pour l’instant pas révélé, et de l’introduction en bourse de six sociétés d’Etat de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), conformément à la stratégie de dynamisation de ce marché financier décidée par les pays de cet espace communautaire.

Ces différentes opérations, annoncées ou en cours d’exécution, viennent donner un véritable espoir de dynamisation effective du marché financier de la Cemac, qui n’a jamais véritablement décollé jusqu’ici, en dépit des différentes mesures d’incitations prises par les autorités. Par exemple, alors qu’à fin juillet 2020 la capitalisation de la Bvmac sur le compartiment des actions atteignait à peu près 1% du PIB du Cameroun, celle de la bourse de l’Afrique de l’Ouest (basée à Abidjan) atteignait déjà 26% du PIB de la Côte d’Ivoire en 2018, selon l’Absa Africa Financial Markets Index, publié par l’Official Monetary and Financial Institution Forum.

La reprise des emprunts obligataires sur le marché financier unifié de la Cemac depuis fin 2020, ainsi que l’arrivée prochaine d’au moins six nouvelles entreprises sur sa cote, sont de bon augure pour l’amélioration de la capitalisation de la Bvmac. Pour rappel, dans la perspective de ces introductions des sociétés d’Etat de la Cemac en bourse, la Bvmac avait d’ores et déjà projeté, dès 2020, d’atteindre une capitalisation minimum de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions (contre 149,5 milliards de FCFA de FCFA à fin juillet 2020, Ndlr), et 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment des obligations, contre 748,7 milliards de FCFA à fin juillet 2020.

  Source: Investir Au Cameroun