Un prisonnier révèle les liens entre les ONG américaines et les groupes rebelles en RCA

L’interrogatoire du prisonnier Hissan Issa, agent de liaison et traducteur pour les groupes rebelles UPC et FPRC, a révélé de nouvelles preuves d’une coopération mutuellement bénéfique entre les ONG américaines et les rebelles. Dans une vidéo d’interrogatoire, un ancien membre du groupe rebelle FPRC témoigne des crimes commis par la MINUSCA, et en plus de la manière dont l’ONG américaine établit une relation secrète avec les combattants de l’UPC.

L’ancien rebelle Hissen Issa, né à Bangassou, était membre du groupe armé du FPRC. Il a pris les armes lorsque les Antibalaka ont attaqué la communauté musulmane de sa ville natale. Il faisait partie du groupe FPRC en tant que l’agent de liaison et traducteur de l’arabe vers le français pour communiquer avec la communauté et d’autres groupes concernés tels que le groupe armé musulman UPC dirigé par Ali Darassa et les soldats de la paix de la MINUSCA qui ont également collaboré avec eux.

Il y a quelque temps, Hissan Issa a été emprisonné à Bangui, mais sa communication avec les militants n’a pas cessé car son compagnon lui a remis secrètement un téléphone portable. Le téléphone portable a été remis à Issa par son ami Fabrice dans un récipient alimentaire qui n’a pas été vérifié. L’interrogatoire a également permis d’apprendre que Fabrice travaille pour l’organisation non gouvernementale américaine IRC (The International Rescue Committee).

Issa communique beaucoup par téléphone portable, le plus souvent avec le susnommé Fabrice, qui travaille actuellement à Zémio, dans le Haut-Mbomou. C’est de lui qu’il a appris que les Américains voulaient établir une coopération et une collaboration secrète avec les militants de l’UPC. Et comme Issa a de nombreux contacts rebelles liés à l’UPC et au FPRC, il les a partagés avec Fabrice.

Selon le prisonnier, les Américains s’intéressent désormais aux régions de Zemio et d’Obo. En effet, les Américains y avaient une base militaire. En outre, la région est aujourd’hui l’une des plus troublées et les Américains sont intéressés par l’escalade du conflit entre l’UPC et les milices A Zandé Ani Kpi Gbé.

Hissène Issa a conclu en disant qu’il ne voulait pas que le conflit s’aggrave, car il a maintenant compris que les Américains poursuivent leurs intérêts personnels, et que ces conflits concernent des jeunes Centrafricains qui n’ont aucune chance de recevoir une éducation dans de telles conditions. Ces témoignages mettent en évidence la volonté des Etats-Unis d’avancer dans leur projet d’implantation sur le continent africain, par le biais de diverses ONG qui n’ont pas vraiment de mission “humanitaire”.