Sénégal: l’annonce de la restauration du poste de Premier ministre fait débat

Le poste de Premier ministre, supprimé en 2019 est dont ressuscité par le même homme politique : le président Macky Sall. La majorité justifie cette réforme suite à la crise, l’opposition accuse la chef de l’État de faire passer ses intérêts avant ceux du Sénégal.

 

Prise et diffusée en catimini, intégrée dans le communiqué du conseil des ministres, la décision du président a provoqué une petite secousse politique alors que le pays est en campagne électorale.

À la tête de son mouvement Agir, Thierno Bocoum fustige Macky Sall et l’accuse d’avoir perdu du temps et de ne jouer que sa carte personnelle. « On ne peut pas se permettre de perdre deux années à tâtonner sur la présence ou non d’un Premier ministre. Finalement, ça met en avant ses calculs politiciens par rapport à la gestion du pays et non une volonté claire d’aller vers une gouvernance efficace qui va répondre aux besoins des populations. »

Secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly explique que Macky Sall doit gérer la crise sanitaire du Covid et qu’il sera aussi le 1er janvier à la tête de l’Union africaine. D’où la nécessité de revenir à un Sénégal à deux têtes : président-Premier ministre. Sûre d’elle et de sa politique, la majorité ne prend d’ailleurs même pas le temps d’entendre l’opposition.

« Nous, aux responsabilités, on s’adresse d’abord aux Sénégalais, souligne Abdou Latif Coulibaly. La démarche qui est la nôtre est d’expliquer ce que nous faisons et non de répondre à l’opposition. »

L’Assemblée nationale pourrait valider à partir du 30 novembre ce retour du Premier ministre. La bataille pour le poste est donc déjà ouverte.