La Guinée équatoriale suspend la construction d’un mur à la frontière avec le Cameroun

REUTERS/Amr Abdallah Dalsh Le gouvernement du président équato-guinéen Teodoro Obiang dément avoir commencé la construction d'un mur à la frontière avec le Cameroun (image d'illustration)

La Guinée équatoriale a-t-elle renoncé à son projet de mur le long de sa frontière avec le Cameroun ? Le ministre camerounais de la Défense assure en tout cas que les travaux sont suspendus. Il l’a affirmé mardi 30 juin à l’issue d’un entretien à Yaoundé avec son homologue équato-guinéen. Rencontre consacrée à cet épineux dossier qui empoisonne depuis plusieurs mois les relations entre les deux pays, et qui selon le communiqué final aurait permis de trouver un compromis. 

 C’est à l’été dernier que le conflit éclate au grand jour. Yaoundé accuse alors son voisin équato-guinéen d’avoir commencé à construire un mur le long de leurs quelques 200 km de frontière commune et d’empiéter sur son territoire. Malabo dément.

Sur place, des témoins assurent que les travaux sont rapidement stoppés. Mais la tension perdure. Elle est même ravivée il y a quelques mois, lorsque Malabo se lance cette fois dans la construction de miradors sur ce même tracé controversé, selon des sources camerounaises. Malabo continue de nier.

« Nous n’avons pas construit de mur », affirmait encore mardi à l’AFP un membre de la délégation équato-guinéenne présente à Yaoundé, reconnaissant seulement « des opérations de repérage ». Au point que dans le communiqué sanctionnant la rencontre de mardi le terme de « mur » ne figure même pas. 

Quoi qu’il en soit de part et d’autres, on tient désormais un langage d’apaisement. Un compromis semble donc avoir été trouvé pour stopper les travaux le temps au moins que les deux pays s’accordent sur un éventuel tracé, selon des sources camerounaises. 

 Mardi Malabo et Yaoundé ont par ailleurs annoncé la mise en place de patrouilles mixtes pour surveiller la frontière, officiellement pour lutter contre la piraterie maritime. Même si officieusement la préoccupation de Malabo est davantage de lutter contre les trafics et les migrations clandestines, surtout depuis qu’une trentaine d’homme armés ont été arrêtés à cette frontière fin 2017 accusés d’avoir tenté un coup d’Etat contre le président Obiang.

 

   Source: rfi