Décès de l’imam Kobine Layama, figure de la paix en Centrafrique

© Gaël Grilhot/RFI L'Imam Kobine Layama, lors de la célébration du premier anniversaire de la signature de l'accord de paix, le 6 février 2020, au Palais de la Renaissance (présidence de la République).

L’imam Kobine Layama, président du Conseil islamique supérieur de Centrafrique, est décédé samedi 28 novembre au soir, à Bangui, à l’âge de 62 ans. Membre de la plateforme des confessions religieuses, il est considéré par beaucoup comme un acteur influent de la paix en République centrafricaine. Il a été enterré, ce dimanche, au cimetière musulman de Boeing. Un rassemblement s’est par ailleurs tenu à la mosquée Al Atiq de PK5. Reportage.

Dans la cour de la mosquée Al Atiq, les gens s’étreignent, beaucoup pleurent l’imam Kobine. Il avait étudié en Arabie saoudite dans la première promotion de l’université islamique de Médine avec l’Imam Youssouf Abdel Nam-Inguina.

Celui-ci souligne : « C’est une grande personnalité qui a aidé pendant les événements qui ont secoué la République centrafricaine. Il s’est beaucoup investi pour le retour progressif à la paix en République centrafricaine, aux côtés de ses pairs, le cardinal et le pasteur. Je retiens de lui un homme dévoué parce qu’il s’est interdit de sortir. Il est resté sur place pour faire du plaidoyer sur le plan national et international afin que le monde soit sensibilisé, soit informé, sur ce que vivait les Centrafricains, à cette époque. »

Ahamat Eeleris Rator est très ému. Il est le premier vice-président du Conseil islamique supérieur de Centrafrique, le bras droit de l’imam Kobine.

 « L’imam, d’abord, c’est mon grand frère, déclare-t-il. Pendant la crise, ils [l’imam Kobine, le cardinal Nzapalainga et le pasteur Guerekoyame-Gbangou, ndlr] se sont mis dans la plateforme des confessions religieuses. On les appelait le trio parce que du moment où ça chauffait, ils ont cherché la paix. Ce n’est pas une crise confessionnelle, c’est une crise vraiment politique. Maintenant nous sommes presque à la porte de la paix. Il a fait le travail, un très bon travail. Ce n’est pas la communauté qui le regrette, c’est la RCA qui le regrette. C’est un grand Baoba qui est parti… »

Cette semaine encore, l’imam Kobine s’exprimait sur la radio Ndeke Luka. Il disait s’inquiéter des messages de haine diffusés sur les réseaux sociaux, à l’approche des élections.

 

  Source: rfi