Burkina Faso: la France n’a pas encore livré toutes ses archives pour le procès Sankara

© AFP PHOTO Le chef d'Etat du Burkina Faso, Thomas Sankara, le 31 octobre 1984, dans sa capitale Ouagadougou.

Trente-trois ans après l’assassinat de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara, le dossier a été renvoyé devant la Chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou, ce qui permet d’espérer la tenue d’un procès courant 2021, selon les avocats de la famille du défunt qui ont annoncé la nouvelle jeudi dernier. Mais la France n’a pas livré toutes ses archives d’où l’impatience, exprimée dans un communiqué du réseau international « Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique ».

 En 2017, lors d’une visite au Burkina, le président français, Emmanuel Macron, avait promis que tous les documents français concernant cette affaire seraient « déclassifiés ». Selon les avocats de la famille, une partie de ces documents a été transmise à la justice burkinabè, mais pas tout. D’où ce communiqué du réseau international « Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique ».

Ce réseau demande à la France de livrer « sans tarder » le 3ème lot d’archives à la justice burkinabé. Carine Frenk, du service Afrique de RFI, a joint Bruno Jaffré, l’un des animateurs du réseau. 

« Ça fait trois ans, quand même. On sait que les archivistes sont débordés – et je suis bien placé pour le savoir pour avoir passé du temps aux archives- … mais enfin quand même, pour rassembler des documents on n’a pas besoin de trois ans. Donc il y a un problème au sein de… Je ne sais pas s’il faut parler des administrations, des hommes politiques, des archivistes… En tout cas le fait est que l’ensemble des archives promises ne sont toujours pas arrivées, ce qui explique la lenteur avant le lancement de procès »

Le procès est néanmoins annoncé pour l’année prochaine et pourra se tenir même s’il manque des pièces au dossier selon Bruno Jaffré puisque le juge d’instruction en charge de l’affaire a transmis le dossier à la chambre de contrôle du tribunal militaire de Ouagadougou. « Cela veut dire que le juge considère qu’on peut ouvrir le procès ». La chambre de contrôle doit maintenant vérifier que « l’instruction a été faite dans les règles ». Et ensuite le procès proprement dit pourra être organisé et cela « va prendre évidemment un certain temps, parce que ça va être un procès de grande ampleur ».

Des charges comme « attentat à la sûreté de l’État », « assassinat », ou encore « complot » ont été retenues contre 25 personnes dont l’ex-président Blaise Compaoré qui vit en exil en Côte d’Ivoire et e général Gilbert Diendéré, son bras droit pendant plus de trente ans.

   Source : rfi