Attentats en Ouganda: quel est le lien entre les Forces démocratiques alliées et l’EI?

Ivan Kabuye AFP Un double attentat a frappé la capitale ougandaise le 16 novembre 2021.

En Ouganda, la présence sécuritaire demeure forte à Kampala après le double attentat du mardi 16 novembre qui a fait quatre morts. Le groupe État islamique a revendiqué les attaques qui ont visé des sites stratégiques de la ville : le quartier général de la police, le parlement et le quartier d’affaires. La police ougandaise a attribué ces attaques à un « groupe local lié aux ADF », les Forces démocratiques alliées.

Les Forces démocratiques alliées sont une rébellion née en Ouganda et active dans l’est de la République démocratique du Congo s’est rapprochée ces dernières années de l’État islamique. Ce lien reste toutefois encore difficile à cerner explique Ben Shepherd, analyste au think tank londonien Chatham House.

« Depuis deux ou trois ans, nous avons vu des combattants de l’EI migrer de toute l’Afrique de l’Est, de la Somalie et du Mozambique, vers des camps d’entrainement dans les montagnes de Rwenzori. C’est là que les combattants ont reçu des formations, des financements et aussi des armes. D’après l’État Islamique, ce territoire à la frontière entre l’Ouganda et la RDC fait désormais partie de son califat », explique tout d’abord la chercheuse.

Alliance opportune

« Je peux comprendre l’intérêt pour l’État islamique de revendiquer les atrocités de Kampala, cela leur donne une visibilité mondiale. Pour les ADF, l’intérêt est celui d’un soutien logistique et financier, voire de nouvelles recrues. Il y a donc une alliance de circonstance », poursuit-elle.

D’autant plus de circonstance que cela représente un « écart idéologique pour les ADF », explique la chercheuse. « Bien qu’ils prônaient une idéologie islamiste à leurs débuts, c’est moins le cas aujourd’hui. En raison de la contre-offensive militaire dont ils ont été l’objet au Congo, le groupe ADF est de moins en moins politisé, d’avant motivé par l’appât du gain. Il est néanmoins encore difficile d’établir avec certitude la nature du lien entre les deux groupes, mais comprendre ce lien est la clé pour saisir les événements survenus à Kampala. »

Source: Rfi