Algérie: les enseignants en grève pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat

AFP - RYAD KRAMDI Une enseignante dans sa classe à Alger le 21 octobre 2020 (image d'illustration).

En Algérie, le secteur de l’éducation est en grève pour trois jours à l’appel des 14 principaux syndicats du secteur. Enseignants de l’école élémentaire, moyenne et secondaire, personnel de l’administration centrale et technique ont débrayé, depuis ce dimanche 9 mai, selon le président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique qui parle d’une « grève très bien suivie » à travers le pays.

Pour Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, les enseignants ont des revendications salariales sur leurs retraites mais surtout, ils demandent des solutions à leurs problèmes. Ce leader syndicaliste parle d’un secteur de l’éducation désespéré.

Les enseignants algériens n’en pouvaient plus, explique-t-il. L’inflation, des salaires qui n’ont pas augmenté depuis près de 10 ans ou encore un enseignant du primaire qui, en début de carrière, touche aujourd’hui un salaire mensuel de quelque 125 euros… Tout cela ne leur permet plus de nouer les deux bouts à la fin du mois.

« Vous savez, il y a un ras-le-bol. C’est un ras-le-bol. Les salaires n’ont pas été révisés depuis 2012 et donc, on a perdu énormément de pouvoir d’achat, depuis 2012 à ce jour. Nous pouvons dire que nous avons perdu plus de 50% du pouvoir d’achat. Les salaires ne permettent pas aux familles de faire face aux besoins pendant 15 jours, voire moins », alerte Meziane Meriane.

Du coup, les syndicats nationaux étaient en train de se faire déborder par une base en colère d’où cette grève de trois jours pour tenter d’alerter les autorités sur la crise qui touche le secteur de l’éducation.

« Avant que les différentes directions syndicales prennent la décision, les bases, dans les différentes départementales, étaient déjà en grève. Il y a donc une exaspération. Vous savez, il n’y a pas eu de contacts, il n’y a pas eu de dialogue. Ce sont même des facteurs qui ont exaspéré les bases. Il faudra qu’il y ait un dialogue et pourquoi pas des négociations sérieuses qui pourraient aboutir peut-être même à des promesses », ajoute le leader syndicaliste.

« La balle est dans le camp des pouvoirs publics », insiste Meziane Meriane. Il ne faut pas que les élèves soient les victimes de ce bras-de-fer.

  Source: Rfi