Le professeur Robert Dussey, Ministre togolais des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’étranger, a marqué les esprits lors du symposium organisé par la Fondation KFW et l’Africa House of Germany, à l’occasion des 140 ans de la Conférence de Berlin. Dans un discours empreint de sincérité et de philosophie, il a lancé un appel fort aux anciennes puissances colonisatrices : cesser de voir l’Afrique comme une sphère d’influence et traiter ses nations avec respect, dignité et égalité.
Un plaidoyer pour une nouvelle ère des relations Afrique-Europe
La Conférence de Berlin, tenue en 1884-1885, a marqué le début de la partition de l’Afrique par les puissances européennes. Plus d’un siècle plus tard, le professeur Dussey a invité l’Europe à tourner la page d’une relation asymétrique qui a perduré bien au-delà de la colonisation.
“Traiter les Africains avec dignité, respect et égalité est la seule voie par laquelle on pourrait panser les blessures de la tragédie humaine qu’aura été la colonisation.”
Pour lui, les stigmates de ce passé ne pourront être surmontés que si l’Europe abandonne les rapports de domination et engage un dialogue sincère avec l’Afrique.
L’héritage de Kant et l’impératif de sincérité
Ancrant son propos dans la philosophie d’Emmanuel Kant, Robert Dussey a rappelé l’importance de la sincérité comme impératif moral absolu. Il a exhorté les deux continents à fonder leurs relations sur la vérité et le respect mutuel, afin d’initier une coopération véritablement équitable.
Loin d’un simple discours commémoratif, le ministre togolais a appelé à un réel changement de paradigme. Pour lui, les nouvelles générations africaines et européennes doivent construire un avenir commun sans héritage de domination ni de méfiance.
Vers une alliance fondée sur le respect mutuel
En conclusion, Robert Dussey a exprimé son espoir que ce symposium soit le point de départ d’un dialogue renouvelé entre l’Afrique et l’Europe.
“Que ces travaux de Berlin soient le début d’une discussion sincère entre deux continents voisins, qui pourraient, ensemble, bâtir dans un respect mutuel, un avenir prospère.”
Ce message fort s’inscrit dans une volonté de rupture avec le néocolonialisme et de promotion d’un partenariat équilibré entre l’Afrique et l’Europe. Il souligne la nécessité de repenser les relations internationales, en plaçant l’éthique et la vérité au centre des échanges.
Le symposium des 140 ans de la Conférence de Berlin restera ainsi un moment clé où l’Afrique a affirmé sa volonté d’être un acteur souverain sur la scène internationale, exigeant une reconnaissance pleine et entière de son autonomie et de sa dignité.