Charles Blé Goudé, leader du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), a été accueilli en véritable héros ce samedi 23 novembre 2024, à Gagnoa, lors d’une célébration marquant le deuxième anniversaire de son retour en Côte d’Ivoire après son emprisonnement à la Cour pénale internationale (CPI).
Sur la place Laurent Gbagbo, au cœur de la ville, une foule massive composée de partisans venus d’Abidjan, de Divo et d’autres localités environnantes s’était rassemblée dès la veille pour participer à la « fête de la dignité et de l’espérance ». Ce rassemblement, à forte valeur symbolique, a été marqué par des déclarations poignantes de Charles Blé Goudé, fidèle compagnon politique de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Prenant la parole devant ses sympathisants, il a immédiatement donné le ton : « La plupart des leaders politiques n’aiment pas ce que je dis parce qu’ils pensent toujours avoir raison. (…) J’ai 52 ans, pourquoi cela dérange-t-il que je dise que je veux devenir Président ? »
Blé Goudé a ensuite proclamé avec ferveur : « Moi, Charles Blé Goudé, tôt ou tard, je dirigerai ce pays », déclenchant une ovation de la foule. Critique envers la classe politique actuelle, il a dénoncé les pratiques électorales frauduleuses et promis de réformer la Commission électorale indépendante (CEI) s’il accède au pouvoir.
« Le mal de la Côte d’Ivoire, ce sont des leaders qui trichent pour obtenir de bons résultats. Quand je serai Président, je changerai la CEI », a-t-il affirmé, se positionnant comme le porte-étendard d’une jeunesse désireuse de changement.
Au-delà de ses ambitions politiques, Blé Goudé a plaidé pour l’union nationale, invitant les Ivoiriens à transcender les divisions ethniques et politiques. « Il est temps de bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle avec des leaders qui travaillent pour le bien commun », a-t-il souligné, appelant à la réconciliation et à la cohésion sociale.
Le leader du COJEP a également exhorté les autorités à adopter une loi d’amnistie pour libérer les prisonniers de la crise post-électorale. « Je lance un appel au président de la République. Le retour de Laurent Gbagbo a permis aux Ivoiriens de se retrouver. Continuons dans cet esprit de réconciliation », a-t-il plaidé.
Par ailleurs, l’événement a été l’occasion d’honorer les avocats qui l’ont défendu pendant son procès à La Haye. Maîtres Seri Zokou, N’dry Claver, Jean Serge Gbougnon, Josette Kady, Dadjé Rodrigue et Raoul Gohi Bi, surnommé « Roberto », ont reçu des distinctions honorifiques, dédiées à leurs confrères ivoiriens et africains.
Concluant sur une note d’espoir et de gratitude, Charles Blé Goudé a déclaré : « Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu dans les moments difficiles. Je suis convaincu qu’un jour, je serai président de la République ».